Airbus serait en bonne voie pour vendre deux avions de transport A400M au Kazakhstan

Au début des années 2010, les responsables d’Airbus se montraient très optimistes sur les chances de l’avion de transport A400M « Atlas » à l’exportation, avec un potentiel de 400 à 500 appareils vendus en 30 ans. Mais un rapport du Parlement allemand avait relativisé de telles perspectives, estimant que 280 unités seraient susceptibles de trouver preneur à l’étranger. Pour autant, l’industriel avait maintenu ses prévisions…

À l’époque, afin de remettre à plat le programme A400M, alors en proie à des difficultés techniques, et donc à des retards et à des surcoûts, les sept pays partenaires s’étaient mis d’accord pour accorder à Airbus des avances remboursables, gagées sur les exportations. Exportations qui, si elles avaient bien démarré avec la Mailaisie, sont pour le moment au point mort.

En 2017, l’Indonésie avait signé une lettre d’intention pour cinq A400M, qui auraient dû être exploités par l’entreprise d’État Pelita Air Service. Puis, un an plus tard, la cible avait été revue à deux exemplaires. Et, depuis, aucune commande n’a été signée.

Aussi, en février 2020, lors de la présentation de ses résultats, Airbus a bien dû admettre que ses estimations faites il y a dix ans étaient surévaluées. « Les ambitions d’exportation s’avèrent de plus en plus difficiles à atteindre pour la phase contractuelle initiale, et ce, d’autant plus en raison de la prolongation répétée de l’interdiction d’exportation de l’Allemagne vers l’Arabie saoudite », a en effet expliqué l’industriel, qui a dû provisionner 5,5 milliards d’euros pour le seul A400M durant la période 2015-2018.

Cela étant, le compteur pourrait bien se débloquer prochainement grâce au Kazakhstan. En effet, selon le quotidien espagnol ABC, qui s’appuie sur des sources diplomatiques, Airbus Defence & Space est discute avec Noursoultan [ex-Astana, la capitale Kazakhe, ndlr] pour un commande de deux A400M. Les négociations pourraient aboutir l’an prochain.

« Ce serait le complément parfait à la flotte de neuf C-295, également assemblés à Séville par Airbus, qui sont déjà exploités par la force aérienne et le corps des garde-frontières du Kazakhstan », souligne le journal espagnol.

En outre, Airbus n’a pas ménagé ses efforts pour séduire les autorités kazakhes, notamment en envoyant un A400M au salon de l’armement KADEX, afin de démontrer sa « complémentarité avec la flotte de C-295 », ce qui permettrait à la force aérienne kazakhe « d’étendre considérablement ses capacités stratégiques et tactiques. »

Qui plus est, Airbus a pu compter sur le soutien de la… Royal Air Force, qui, en septembre dernier, a envoyé l’un de ses A400M à Noursoultan, afin d’en présenter les capacités au Premier ministre kazakh, Askar Mamin, ainsi qu’aux ministres de la Défense [Nurlan Yermekbayev], des Situations d’urgence [Yuri Ilyin] et de l’Industrie [Beibut Atamkulov].

Si cette commande se confirme, alors le Kazakhstan deviendra le neuvième pays à se doter d’A400M. La Belgique vient de rejoindre ce « club », son premier appareil lui ayant été remis le 22 décembre, sur la base aérienne de Melsbroek.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]