Deux Mirage 2000D font une « démonstration de présence » en Centrafrique

Depuis la semaine dernière, et alors que doit se tenir une élection présidentielle le 27 décembre prochain, une coalition de groupes rebelles centrafricains a dénoncé l’accord de Khartoum, signé en février 2019, refait parler la poudre, avec l’objectif de marcher sur Bangui, la capitale. Dans le même temps, l’ex-président Bozizé, qui fut renversé par ces mêmes groupes armés en mars 2013, tente de revenir sur le devant de la scène.

Ces derniers jours, des combats ont notamment été signalés entre trois groupes rebelles [3R, MPC et factions anti-balaka] et les Casques bleus de la Mission des Nations unies en République centrafricaine [MINUSCA] dans l’ouest du pays. Des mercenaires de la société militaire privée [SMP] russe Wagner auraient également été impliqués. Pour rappel, la Russie soutient le président actuel, Faustin-Archange Touadera. Et, le 22 décembre, elle a confirmé l’envoi à Bangui de « 300 instructeurs militaires ».

Son influence étant contestée par Moscou, Paris ne pouvait pas ne pas réagir. Et, ce 23 décembre, à la demande de M. Touadéra et en accord avec la MINUSCA, le président Macron a ordonné à l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] de mener une mission de type « démonstration de présence » en Centrafrique.

Ainsi, selon l’État-major des armées [EMA], deux Mirage 2000D, appuyés par un avion ravitailleur C-135FR, ont décollé de N’Djamena en début d’après-midi pour effectuer la mission demandée par M. Macron. Selon le Figaro [qui parle de trois Mirage 2000D, ndlr], les chasseurs-bombardiers français ont survolé Bangui et les principales voies y menant. Cette mission a duré 4 heures au total.

Cette « démonstration de présence » des Mirage 2000D a été « réalisée à une altitude permettant de signaler et marquer la présence des avions français », a rappelé l’EMA. L’objectif d’une telle manoeuvre est de dissuader un adversaire potentiel de lancer une attaque contre une force amie. Elle n’est pas à confondre avec la « démonstration de force » [show of force], qui vise à adresser un ultime avertissement avant l’ouverture du feu en volant à quelques dizaine de mètres d’altitude.

Les Mirage 2000D effectuent assez régulièrement des missions de ce type [démonstration de force et de présence] en Centrafrique. La dernière en date remonte à août dernier, à la demande de la MINUSCA, qui était alors aux prises avec le groupe 3R dans les environs de la localité de Bocaranga.

Par ailleurs, le président Macron, qui s’est entretenu avec M. Touadera avant d’ordonner cette mission, a « rappelé l’engagement constant de la France aux côtés des autorités centrafricaines et du peuple centrafricain pour contribuer aux efforts de stabilisation du pays » et « condamné, à ce titre, les les tentatives des groupes armés et de certains leaders politiques, dont M. François Bozizé, visant à faire obstruction à la mise en œuvre des accords de paix et à la tenue des élections selon le calendrier prévu et soutenu par la communauté internationale. »

Enfin, la MINUSCA a indiqué que la ville – stratégique – de Bambari venait de repasser sous son contrôle, ce 23 décembre. La veille, il avait été rapporté que cette localité était tombée aux mains des rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique [UPC], un groupe à dominante peule, comme le groupe 3R [Retour, réclamation et réhabilitation], avec lequel il a des intérêts communs.

Photo : © armée de l’Air & de l’Espace

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