L’Allemagne et les Pays-Bas vont plancher sur un modèle commun de frégate de défense aérienne

Avec la brigade franco-allemande [BFA], un escadron de C-130J Hercules en commun et les programme SCAF [Système de combat aérien du futur], MGCS [Main Ground Combat System, char de combat] et MAWS [Maritime Airborne Warfare Systems, patrouille maritime], il est tentant de parler de « couple franco-allemand » en matière de défense.

En réalité, dans ce domaine, l’Allemagne regarde plus volontiers vers les Pays-Bas, leurs coopération militaire n’ayant cessé de s’approfondir depuis qu’ils créérent, en 1995, un corps d’armée germano-hollandais.

Au delà des questions industrielles, comme au sein du consortium ARTEC, qui produit le véhicule blindé d’infanterie Boxer, ou bien encore le développement conjoint du véhicule de reconnaissance Fennek et les acquisitions néerlandaises de chars Leopard 2 et d’obusiers PzH 2000, les forces armées de ce deux pays ont accéléré leur coopération au cours de ces dernières années, souvent sous la contrainte budgétaire, en particulier du côté des Pays-Bas.

Ainsi, la 11e Brigade aéromobile [Luchtmobiele Brigade] et la 43e Brigade mécanisée néerlandaises ont été placées sous commandement allemand, en l’occurrence de la Division Schnelle Kräfte [DSK] et de la 1ère Panzerdivision. Ayant sacrifié ses chars Leopard 2, la Koninklijke Landmacht n’a pu récupérer cette capacité qu’en intégrant un escadron au sein du Panzerbataillon 414 de la Deutsches Heer, lui même intégré à la Brigade mécanisée néerlandaise.

Par ailleurs, les deux pays utilisant les mêmes systèmes américains Patriot, la Flugabwehrraketengruppe 61 de la Luftwaffe [force aérienne allemande] est passé sous l’autorité du commandement néerlandais assurant la défense aérienne en avril 2018.

Enfin, dans le domaine naval, les Pays-Bas ont accepté de partager l’utilisation du navire logistique Zr. Ms. Karel Doorman avec l’Allemagne. En échange, le Seebataillon de la Deutsche Marine a été placé sous commandement néerlandais.

Mais ce n’est pas fini… Déjà, pour ses quatre futures frégates multirôles MKS-180 qui, désormais appelées F-126, remplaceront celles de type F-123 [classe Brandenburg], Berlin a choisi le néerlandais Damen, associé à Thales et Lürssen.

Et cette coopération navale va encore prendre de l’importance puisqu’il est désormais question pour l’Allemagne et les Pays-Bas de développer conjointement un nouveau type de frégate de défense aérienne, les deux pays ayant exprimé le même besoin.

Pour la Deutsche Marine, l’enjeu est de remplacer ses trois frégates F-124 [classe Sachsen], mises en service au début des années 2000. Même chose pour la marine néerlandaise avec ses quatre frégates de la classe « De Zeven Provinciën ». À noter que ces deux types de navire ont leurs systèmes électroniques en commun, car fournis par Thales Nederland.

Le 17 décembre, la secrétaire d’État néerlandaise à la Défense, Barbara Visser, et son homologue allemand, Benedikt Zimmer, ont signé un accord portant sur le développement de cette future frégate de défense aérienne. Cette coopération concernera la recherche, le développement et les achats.

« Les deux pays collaboreront, entre autres, dans le domaine de la recherche et du développement et de l’acquisition. Ils travailleront sur des exigences opérationnelles communes », a en effet précisé le ministère néerlandais de la Défense.

En outre, deux autres accords ont été signés par les deux responsables : l’un sur le développement commun d’un nouvelle arme anti-char, l’autre sur l’acquisition de capacités « offensives » en matière de guerre électronique.

Photo : Frégate Sachsen © Deutsche Marine / Bundeswehr

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