La Direction générale de l’armement lance la modernisation des systèmes MARTHA, Giraffe et SATAM
Dans le cadre de la modernisation du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCCOA], la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué avoir notifié trois marchés distincts à Thales Land and Air Systems France, Saab et BAE Systems.
Ainsi, le premier contrat porte sur une nouvelle version du système MARTHA [Maillage des Radars Tactiques pour la lutte contre les hélicoptères et les aéronefs à voilure fixe]. Confié à Thales LAS France, il vise à renforcer la capacité de détection ainsi que l’interopérabilité, dans un « environnement en constante évolution ».
Pour ce rappel, MARTHA est un système mobile pouvant être déployé en opération extérieure ou dans le cadre d’un renfort sur le territoire national. Il permet d’échanger, en temps réel, les informations nécessaires « nécessaires au suivi et à la conduite des actions de l’armée de Terre dans la troisième dimension en coordination avec les autres armées et en particulier l’armée de l’Air & de l’Espace ainsi que ses alliés. »
« La nouvelle version étendra également le champ de compétence de MARTHA avec la mise en place d’un premier niveau capacitaire de défense anti-missile balistique [DAMB] de théâtre. Et pour gagner en réactivité, performance et interopérabilité, la nouvelle chaîne de commandement du système Martha sera rénovée suivant un développement agile impliquant d’emblée à la fois la DGA, l’armée de Terre et l’armée de l’Air et de l’Espace », explique la Direction générale de l’armement.
Le second marché a été notifié à Saab pour la rénovation des radars mobiles Giraffe, mis en oeuvre par l’armée de l’Air & de l’Espace, qui en déployé au Mali et, plus récemment, en Arabie Saoudite, via la « task force Jaguar ». Un tel radar permet de surveiller et de détecter une activité aérienne dans un cône de 100 kilomètres de diamètre autour de sa position, jusqu’à 20.000 mètres d’altitude. Il est ainsi utilisé pour établir une « situation aérienne » ou pour créer des couloirs d’interdiction de vol.
Le contrat porte donc sur la rénovation des quatre systèmes livrés dans les années 2000 par Saab afin de prolonger leur vie opérationnelle au-delà de 2030. Il s’agirar de traiter « les obsolescences logicielles, matériels et réglementaires tout en y ajoutant de nouvelles fonctionnalités telles qu’une liaison de données tactiques L16 ou encore de nouveaux modes OTAN d’interrogation des aéronefs », précise la DGA.
« Cette modernisation signifie que nous allons prolonger la durée de vie des systèmes mobiles de commandement-contrôle de l’armée de l’Air et de l’Espace française d’au moins dix ans, tout en continuant à soutenir et à améliorer ses capacités opérationnelles et l’interopérabilité Otan. Ce marché démontre notre engagement à soutenir les forces armées françaises sur le long terme », a commenté Anders Carp, le directeur général adjoint de Saab AB et directeur de l’unité opérationnelle Saab Surveillance.
Enfin, le dernier marché, confié à BAE Systems, concerne les trois radars SATAM [Système d’acquisition et de trajectographie des avions et des munitions] afin de pouvoir les maintenir en service au-delà de 2030. Le travail consistera à traiter leurs obsolescences majeures. « Ces radars sont utilisés par l’armée de l’Air et de l’Espace principalement pour sa mission de surveillance de l’Espace en complément du système Graves [Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale] développé et entretenu par l’ONERA », rappelle la DGA.
La modernisation du SCCOA, inscrite dans la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, se fait par étapes, avec l’objectifs d’améliorer les capacités de détection à haute et très basse altitude ainsi que dans le domaine spatial. Ce qui, explique la DGA, permet de « mener de manière cohérente et incrémentale les acquisitions et modernisations tout en assurant la continuité des missions. »
Photo : © Saab