Le Parlement suédois adopte une hausse de 40% des dépenses militaires d’ici 2025

Rétablissement du service militaire, reprise en main de l’industrie de l’armement, hausse des investissements pour moderniser ses forces armées, remilitarisation de l’île de Gotland, remise au goût du jour du concept de défense totale, renforcement des coopérations militaires avec ses voisins, organisation de grandes manoeuvres… Depuis l’affaire de la Crimée et l’intensification de l’activité des forces russes dans son environnement proche, la Suède a opéré un changement de cap à 180 degrés en matière de politique de défense.

Et ce n’est pas fini. Ce pays membre de l’Union européenne [et qui s’interroge sur une éventuelle adhésion à l’Otan] va augmenter ses dépenses militaires de 40% d’ici 2025, portant ainsi le budget de ses forces armées à près de 8,8 milliards d’euros. Cette décision, annoncée en octobre dernier par le gouvernement, vient d’être approuvée par le Riksdag.

Concrètement, les effectifs des forces armées passeront de 55.000 à 90.000 militaires, plusieurs régiments vont renaître afin de former deux brigades mécanisées. Il est question d’en créer un troisième ainsi qu’une brigade motorisée par la suite, de même que deux bataillons d’artillerie de plus. Fermée en 2003, la base aérienne d’Uppsala va retrouver une activité, en abritant une escadre aérienne supplémentaire. « Une capacité de frappe à longue portée sera acquise et les moyens de guerre électronique seront renforcés », précise l’état-major suédois, qui compte augmenter le stock de missiles air-air.

Quant à la marine, elle verra le nombre de ses sous-marins passer de quatre à cinq. Ses corvettes seront modernisés et elle comptera deux nouveaux navires de surface supplémentaires. Un bataillon amphibie verra également le jour.

Enfin, un effort particulier sur la cyberdéfense sera consenti. « Il y a eu des attaques contre des entreprises suédoises, contre les autorités, contre les forces armées, contre les sites des ministères, contre différentes cibles du pays, et ce, quasiment tous les jours. C’est une des menaces auxquelles nous sommes confrontées », a justifié, sur ce point, Peter Hulqvist, le ministre suédois de la Défense.

« Notre décision [d’augmenter les dépenses militaires] est liée à la situation sécuritaire. On a vu l’agression russe en Géorgie, l’annexion de la Crimée, le conflit en Ukraine, les tensions au Bélarus, l’augmentation des activités militaires russes, les manœuvres militaires en Arctique et dans la région de la mer Baltique. On voit que les Russes sont prêts à utiliser des moyens militaires pour réaliser des objectifs politiques », a par ailleurs insisté M. Hulqvist.

Pour le général Micael Bydén, cet « investissement est d’une grande importance, compte tenu du fait que nous vivons une époque incertaine ». Et d’ajouter : Cette « décision jette les bases de notre capacité à accroître notre dissuasion, tout en contribuant encore plus à la stabilité dans notre région. »

Photo : © Forces armées suédoises

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