La Marine nationale va recevoir quatre drones aériens tactiques S-100 Camcopter supplémentaires

En novembre 2019, la Marine nationale avait annoncé qu’elle disposait d’une première capacité de drone aérien tactique avec la mise en oeuvre du S-100 Camcopter [ou « Serval » pour Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger] à bord du porte-hélicoptères amphibie « Dixmude ». C’était la première fois en Europe, qu’un drone à voilure tournante était intégré au système de combat d’un tel navire.

Il s’agissait-là de l’aboutissement d’un processus relativement long, qui avait commencé en 2008 avec des essais d’appontage réalisés avec ce type d’appareil sur la frégate Montcalm, grâce à un « Système d’Appontage et de Décollage Automatique » [SADA]. Par la suite, le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S] réaliséa plusieurs campagnes d’évaluation à bord du patrouilleur hauturier « L’Adroit », qui avait été prêté par Naval Group à la Marine nationale. Au cours de l’une d’entre-elles, le drone fut perdu.

Puis, en 2017, le CEPA/10S entama de nouveaux essais avec le Serval à bord du PHA Dixmude, lequel fut ensuite modifié à l’issue de cette phase d’expérimentation, afin de lui permettre d’utiliser des drons aériens embarqués. Une console de gestion de mission fut donc installée, de même qu’une connexion avec le réseau vidéo du bord pour la diffusion des images prises par l’appareil. En outre, il fallut également prévoir un espace dédié aux opérations de maintenance.

Maintenant qu’il apparaît que l’expérience est concluante, il s’agit désormais de doter les PHA Mistral et Tonnerre de la même capacité. D’où la commande de deux systèmes S-100 Camcopter [soit 2×2 drones] que vient de passer Naval Group auprès de Schiebel pour le compte de la Marine nationale.

« Après l’intégration réussie sur le Dixmude, nous sommes très fiers de la confiance que Marine Nationale porte au Camcopter S-100, une appareil éprouvé et fiable. Nous attendons avec impatience sont intégration sur le Tonnerre et le Mistral ainsi que leur déploiement opérationnel », a commenté Hans Georg Schiebel, le Pdg du constructeur autrichien.

« Le S-100 à bord des PHA de la classe Mistral sera le premier drone tactique opérationnel de la Marine nationale et représente une étape fondamentale du plan Mercator », a par ailleurs fait valoir le capitaine de corvette Serge D, officier programme « drones » au sein de la Marine.

Pour rappel, d’une masse de 200 kg au décollage, le drone aérien S-100/Serval peut voler en mode automatique, à la vitesse maximale de 220 km/h et à 5.500 mètres d’altitude. D’une endurance de 6 heures, il est équipé d’une boule optronique MX-10 de L3 Wescam. À bord d’un navire dédié aux opérations amphibies, il peut contribuer à surveiller une opération de débarquement en s’assurant qu’aucun bateau potentiellement hostile soit en approche, mener des missions de reconnaissance ou bien encore servir de relais UHF.

Pour la Marine nationale, le S-100 représente une capacité intérimaire dans la mesure où il sera remplacé, à terme, par le SDAM [Système de drone aérien pour la Marine], en cours de développement chez Airbus, avec le concours de Naval Group.

Photo : © Schiebel

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]