Le projet de « porte-drones aérien » Gremlins a subi un coup d’arrêt

Par le passé, l’US Navy eut l’idée d’utiliser deux dirigeables – les USS Macon et USS Akron – comme base volante pour cinq avions Curtiss F9C Sparrowhawk. Ce qui était quelque peu acrobatique… Malheureusement, l’expérience tourna court et il ne fut plus question de ce concept jusqu’à ce qu’à DARPA, l’agence du Pentagone dédié à l’innovation, le remette au goût du jour, avec les moyens que permettent les technologies actuelles.

Ainsi, il n’est plus question de dirigeable emportant des chasseurs biplans mais d’un avion de transport, de type C-130 Hercules qui tiendrait le rôle de « vaisseau-mère » pour des drones pouvant évoluer en essaim. D’où le lancement du programme Gremlins, en 2015.

« Une telle approche permettrait d’étendre considérablement la portée des mini-drones, d’améliorer la sécurité globale et de disposer, à moindre coût, de capacités révolutionnaires en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance », avait expliqué la DARPA, à l’époque.

Depuis, deux axes de travail ont été définis et confiés à une équipe constituée par Dynetics, Kratos UAS, Sierra Nevada et Airborne Systems. Le premier porte sur les drones qui évolueront en essaim, appelés « X-61A Gremlins ». En 2019, le premier vol de l’un d’eux, libéré d’un pylône fixé sur un C-130 Hercules, s’était bien passé. Sauf à la fin, quand le parachute qui devait permettre de le récupérer en bon état ne s’ouvrit pas. Pour autant, la DARPA était satisfaite, l’objectif du test étant de valider les paramètres du vol et de vérifier les systèmes de contrôle aériens et terrestres ainsi que la liaison de données.

Le second axe concerne le système de récupération des drones X-61A Gremlins, qui ressemble à la perche rigide [flying boom] des avions ravitailleurs. Et visiblement, l’entreprise n’est pas aussi aisée qu’il n’y paraît. En effet, le 12 décembre, la DARPA a indiqué que les tentatives pour récupérer trois Gremlins se sont toutes soldées par autant d’échec durant un essai réalisé un peu plus de deux mois plus tôt. À court de carburant, les drones ont déployé leur parachute, ce qui a permis de les récupérer pour d’autres expériences à venir.

« Tous nos systèmes semblaient bons pendant les tests au sol, mais le l’essai en vol est le moment où vous découvrez vraiment comment les choses fonctionnent », a commenté Scott Wierzbanowski, le directeur du programme « Gremlins » à la DARPA. « Nous sommes arrivés à quelques centimètres de la connexion à chaque tentative, mais finalement, ce n’était tout simplement pas assez pour activer le système de récupération », a-t-il ajouté.

Pour autant, l’heure n’est pas au découragement. Des heures de données ont été collectées et leur analyse permettra d’affiner les « modèles et les conceptions », assure l’agence du Pentagone. « Nous étions si proches cette fois que je suis convaincu que de multiples récupérations aéroportées seront effectuées lors du prochain déploiement », a estimé M. Wierzbanowski. « Cependant, comme pour tous les essais en vol, il y a toujours des incertitudes et des défis dans le monde réel qui doivent être surmontés », a-t-il conclu.

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