Le programme de système de drone aérien pour la Marine franchit une étape cruciale

Le développement du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] au tandem formé par Airbus et Naval Group, se déroule comme prévu, ce qui est relativement rare pour un programme d’armement, où il faut souvent composer avec les impondérables techniques.

Pour rappel, le SDAM repose sur le prototype VSR-700, un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, conçu par la PME française Guimbal. En novembre 2019, Airbus annonça que, doté d’une avionique et de commandes de vols spécifiques, ainsi que d’in profil aérodynamique modifié pour accroître ses performances, il venait d’effectuer ses premiers vols depuis le centre d’essais de drones d’Aix-en-Provence.

Cependant, par souci de sécurité, les vols du VSR-700 ne pouvait voler qu’en étant retenu par un câble de 30 mètres de long. Mais, le 28 juillet dernier, l’appareil put réaliser son premier vol libre autonome. Vol qui ne dura que dix minutes. Mais voler est une chose. Faire un appareil autonome sur une plateforme en mouvement comme peut l’être le pont d’un navire représente un défi en soi.

Or, le 30 novembre, Airbus a annoncé qu’un hélicoptère Cabri G2 transformé en banc d’essai volant [et désigné OPV, pour Optionally Piloted Vehicle] venait de réussir « des approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » montée sur une remorque et simulant les mouvements d’un navire.

Pour cela, l’appareil a utilisé le système DeckFinder, qui transmet la position exacte de la plate-forme en temps réel à son pilote automatique, avec un « très haut degré de précision, ce qui ne peut pas être obtenu avec un équipement de positionnement classique comme un GPS », précise Airbus. Et d’ajouter : « Cette précision est cruciale pour réaliser la phase finale de l’approche et l’atterrissage sur une plateforme en mouvement. »

Cette étape est cruciale pour la suite du programme puisqu’elle ouvre la voie aux essais en mer pour le prototype du SDAM, dont un exemplaire supplémentaire a été commandé par le ministère des Armées, dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique, présenté en juin dernier. Cela permettra de « sécuriser davantage les prochaines étapes », souligne Airbus, qui annoncé les premiers essais d’un démonstrateur opérationnel en 2021, en partenariat avec Naval Group.

Pour rappel, la Marine nationale s’attend à recevoir 15 drones aériens issus du programme SDAM, afin d’en doter ses frégates de premier rang. Grâce à leurs performances [endurance de 8 heures à 100 nm], ces appareils seont autant de « multiplicateurs d’effets », principalement dans les domaines du renseignement et de la surveillance.

Photo : © Airbus

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]