Le ministère des Armées annonce la création de l’Agence du numérique de Défense

Étant l’une des priorités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la transformation numérique du ministère des Armées a fait l’objet d’une « vision stratégique » qui, publié en 2018, a mis en avant trois objectifs : « garantir la supériorité opérationnelle et la la maîtrise
de l’information sur les théâtres d’opérations », « renforcer l’efficience des soutiens en facilitant la vie des personnels » et « améliorer la relation au citoyen ainsi que l’attractivité ».

En clair, l’idée est de profiter des opportunités offertes par le numérique pour générer des gains de productivité en matière de soutien, de santé, de logistique ou de maintien en condition opérationnelle [MCO], développer de nouvelles applications pour faciliter la conduite des opérations et l’exploitation du renseignement et favoriser le combat « infovalorisé » et en réseau. Le tout en ayant un oeil sur les ruptures technologique qui s’annoncent, comme l’informatique quantique, le Big Data, l’intelligence artificielle ou encore la 5G. Évidemment, la préservation de l’intégrité des systèmes est fondamentale. Cette mission revient au Commandement de la Cyberdéfense [COMCYBER].

Pour mettre en musique cette transformation, la Direction générale du numérique et des systèmes d’information et de communication [DGNum] a été portée sur les fonts baptismaux en 2018.

Dotée de plus de latitude par rapport à la Direction générale des systèmes d’information et de communication qu’elle a remplacée, cette DGNum a la mission de coordonner l’action des armées, directions et services en matière d’inventaire, de gouvernance, de production, de circulation, de partage et d’exploitation des données au sein du ministère des Armées ainsi que de favoriser l’accessibilité des données entre administrations ou dans le domaine public, dans un format ouvert et réutilisable. »

Depuis sa création, et partenariat avec Cap Gemini et deux start-up, la DGNum a ainsi mis en place une « plateforme d’ouverture, de centralisation, d’exposition et d’analyse des données » [POCEAD], qui vise à généraliser les applications liées au big data et à l’intelligence artificielle.

Cette DGNum n’est pas à confondre avec la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’informations de la défense [DIRISI] qui, sous l’autorité du chef d’état-major des armées [CEMA], assure une fonction d’opératieur de télécommunication et d’infogérant des systèmes d’informations du ministère des Armées.

En août 2019, la Direction générale de l’armement, via la DGA Maîtrise de l’information [MI], annoncé la création de « l’unité de management ‘socle numérique' » [UM SNum], avec la mission de développer la « cohérence d’ensemble entre les activités de conception / développement […] et les activités de déploiement / d’exploitation d’outils et de services numériques, assurées par la DIRISI. »

Mais un nouvel acteur va entrer en scène au début de l’année 2021. En effet, ce 1er décembre, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé la création de l’Agence du numérique de Défense [AND], présentée comme étant une « nouvelle étape majeure » dans ce chantier de modernisation numérique.

Créée pour « répondre aux enjeux de modernisation et de cohérence globale du numérique ministériel », cette agence sera chargée de la conduite des projets numériques « complexes ou à forts enjeux, en application de la politique numérique ministérielle orchestrée par la DGNum. »

« Le numérique occupe une place croissante au cœur des capacités opérationnelles et fonctionnelles du ministère des Armées. Ce sont plusieurs milliers d’agents civils et militaires et près de 1.500 systèmes d’information et de communication qui concourent directement ou indirectement aux missions du ministère », a d’abord rappelé Mme Parly.

« Il était urgent de simplifier notre manière de faire pour une meilleure efficacité opérationnelle. Le ministère des Armées est pionnier en la matière et entend bien le rester. Plus que jamais, un numérique solide, fiable et efficace est un gage de résilience », a ensuite justifié la ministre.

Comme l’explique le ministère des Armées, rattachée au Délégué général pour l’armement [DGA], l’Agence du numérique de Défense « deviendra la nouvelle référence interne en matière de gestion de projets numériques, assurant la maîtrise ainsi que la diffusion des meilleures pratiques » et elle sera « chargée de la conduite des projets complexes ou à forts enjeux pour l’ensemble du ministère, au plus près des métiers », avec également un « rôle de conseil ». Enfin, elle veillera « à la cohérence technique et à l’optimisation des moyens des projets qui lui sont confiés, en apportant un cadre de méthode et de soutien. »

L’AND sera dirigée par un conseil d’orientation et de gestion associant les états-majors, les directions et les services du ministère des Armées.

Photo : © SGA COM

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