Barkhane : Une unité des forces spéciales grecques va rejoindre le groupement européen Takuba

Sa capacité opérationnelle initiale ayant été prononcée en juillet, le groupe européen de forces spéciales « Takuba », intégré à la force Barkhane, a pris part à son premier engagement de grande ampleur trois mois plus tard, en accompagnant pendant plus de vingt jours une Unité légère de recherche et d’investigation [ULRI] malienne dans le Liptako, lors de l’opération Bourrasque.

Ce groupement Takuba doit être renforcé d’ici quelques semaines par des unités de forces spéciales fournies par la Suède et la République tchèque. L’Italie, qui ne faisait pourtant pas partie des dix pays ayant initialement soutenu cette initiative, a fait connaître sa disponibilité pour déployer dans le Sahel un contingent relativement important puisqu’il est question de 200 commandos et de 8 hélicoptères [4 NH-90 et 4 AH-129D Mangusta]. Et la Grèce s’apprêterait à en faire autant, dans une proportion plus modeste.

En effet, en juin, le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, avait indiqué que son pays était prêt à jouer un rôle plus actif en Afrique de l’Ouest, en évoquant une éventuelle participation au groupement Takuba ainsi que l’ouverture d’une ambassade au Sénégal. Depuis, les tensions en Méditerranée orientale avec la Turquie ont fait passer ce dossier au second plan.

Cependant, d’après le magazine spécialisé « Doureios » [Cheval de Troie], Athènes se prépare à envoyer une unité de ses forces spéciales au Mali, dans le cadre de l’initiative Takuba.

« La participation grecque sera de petite taille et impliquera du personnel des forces spéciales qui viendront s’ajouter à la force opérationnelle Takuba formée par les Français », écrit Doureios.

Dès que le gouvernement grec aura formalisé son accord, deux officiers seront envoyés au Mali pour une mission d’information auprès du groupement Takuba. Il s’agira, explique le magazine, de se faire une idée des missions en cours.

Puis l’unité des forces spéciales suivra dans un second temps, avec la tâche d’assurer la protection d’un des camps où est installé le groupement Takuba [soit à Gao et à Menaka, ndlr]. Les commandos grecs seraient essentiellement issus de l' »Eidiko Tmima Alexiptotiston » [ETA], une unité spéciale de parachutistes.

« La France a officiellement soulevé la question d’une assistance militaire de la Grèce [au Mali] depuis l’année dernière et si l’agression turque ne s’était pas manifestée à cette échelle que connaît le pays aujourd’hui, la proposition aurait déjà été mise en œuvre », explique par ailleurs Doureios.

Si cette participation des forces spéciales grecques à Takuba se confirme, alors cela traduira par un changement d’approche d’Athènes, qui, pour le moment, ne compte que deux officiers au sein d’EUTM Mali, mission de l’Union européenne visant à former les forces armées maliennes [FAMa].

Lors d’une réunion par téléconférence avec ses homologues de l’UE, le 20 novembre, le ministre grec de la Défense, Nikos Panayotopoulos, a ainsi souligné « un intérêt commun des États membres pour la stabilité au Sahel » et le « renforcement de la sécurité dans la région ».

Photo : © Ministère grec de la Défense

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