La Marine confirme son intention d’armer ses frégates de défense et d’intervention avec des missiles de croisière

Le nombre de frégates multimissions [FREMM] ayant été arrêté à seulement huit exemplaires [alors qu’il était initialement prévu d’en commander 17…], il a été décidé, en 2015, de lancer le programme FDI [Frégate de défense et d’intervention] afin de permettre à la Marine nationale de disposer de 15 frégates dites de premier rang, tout en mettant au point un navire plus facilement exportable.

Au total, cinq FDI remplaceront les actuelles frégates légère furtive [FLF] de type La Fayette. Ces navires seront des concentrés de technologies.

Affichant un déplacement de 4.500 tonnes pour une longueur de 122 mètres et une largeur de 18 mètres, ils seront taillés pour le combat en réseau avec la panoplie de capteurs qu’ils embarqueront [sonar de coque, radar Sea Fire 500 à quatre antennes planes fixes entièrement numérique, mât unique rassemblant l’intégralité des capteurs aériens, etc].

« Ce sont les premières frégates à bénéficier d’une architecture numérique innovante leur permettant de s’adapter en continu aux évolutions technologiques et opérationnelles, ce qui les rend capables de faire face aux menaces actuelles et futures, et d’assurer le traitement de données de plus en plus nombreuses », explique par ailleurs Naval Group.

En outre, ces FDI seront puissamment armées, avec a la capacité de mettre en oeuvre 8 missiles anti-surface Exocet MM40B3C, 16 missiles antiaériens Aster 15/30, des torpilles MU 90, une tourelle de 76mm et des canons de 20mm télé-opérés. Mais, contrairement aux six premières FREMM, il n’était pas prévu de les doter d’une capacité de frappe vers la terre avec des missiles de croisière navals [MdCN]. Or, quand la Grèce manifesta son intérêt pour l’achat éventuel de deux de ces navires, il apparut qu’une telle capacité allait faire défaut.

Or, lors de sa première audition au Sénat, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a confirmé officiellement qu’il est désormais question d’équiper ces frégates de missiles de croisière.

« Au sujet des FDI, nous attendons ces nouvelles frégates avec impatience. Nous cherchons néanmoins à les équiper de lanceurs MdCN afin de leur procurer des capacités équivalentes à celles des FREMM en matière d’action vers la terre », a en effet déclaré le CEMM.

A priori, cette évolution avait été anticipée par Naval Group puisque des dispositions ont été prises pour éventuellement installer des lanceurs Sylver A70 à l’avant de la FDI. Lanceurs qui sont adaptés aux missiles de croisière navals…

Cela étant, si les FDI sont attendues avec impatience par la Marine nationale [la première doit lui être livrée en 2024, ndlr], la crise sanitaire a fait prendre du retard à ce programme. C’est en effet ce qu’a indiqué l’amiral Vandier lors d’une précédente audition à l’Assemblée nationale.

« Le retard lié au covid-19 pour le programme FDI est de l’ordre de six mois. Ce retard sera difficilement résorbable compte tenu de la résurgence de l’épidémie et du renforcement des mesures sanitaires. Le calendrier de livraison des FDI tient compte d’un décalage de quatre mois. Ce n’est qu’avec la réception de la cinquième FDI que nous atteindrons réellement le format de quinze frégates de premier rang », a dit le CEMM aux députés.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]