La Direction générale de l’armement a notifié un accord-cadre pour les futurs patrouilleurs océaniques

Près de quatre mois après la décision de la ministre des Armées, Florence Parly, de lancer le renouvellement des patrouilleurs de haute-mer [PHM], la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué, 20 novembre, avoir notifié un accord-cadre portant sur l’étude, le développement, la réalisation et le maintien en condition opérationnelle [MCO] initial de dix patrouilleurs océaniques [PO] à Naval Group, CMN, Piriou et Socarenam.

Comme annoncé, ce programme n’a donc pas fait l’objet d’un appel d’offres, qui aurait été ouvert à la concurrence européenne. Et cela pour au moins deux raisons. La première est que, équipés de sonar, ces futurs navires contribueront à la dissuasion puisqu’ils seront en mesure de « blanchir » les abords de l’Île-Longue, d’où partent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. La seconde est qu’il s’agit, en ces temps de crise, de soutenir la construction navale française.

« La conception et la construction des PO représenteront entre 50 et 100 emplois hautement qualifiés et non délocalisables pendant la phase de conception, et entre 500 et 600 emplois par an pendant la phase de production, tant chez les industriels sélectionnés que chez leurs nombreux sous-traitants en France », fait en effet valoir la DGA.

Ainsi, il reviendra à Naval Group de concevoir ces patrouilleurs océaniques, la répartition de la charge de travail entre les chantiers navals retenus devant se faire ultérieurement, leur mise en productioné tant prévue à l’horizon 2022-23.

« Le premier marché, attribué à Naval Group, porte sur une analyse de la valeur ainsi que sur les activités de conception qui seront menées à coût objectif », précise la DGA.

Lors de ses dernières auditions parlementaires, Mme Parly avait indiqué que ces patrouilleurs océaniques afficheraient un déplacement de l’ordre de 2.000 tonnes et qu’ils seraient dotés ’un d’un « armement de 40 mm », en l’occurrence le RapidFire 40 CTA [Cased Telescoped Ammunition] conçu par Thales et Nexter.

À l’occasion du salon Euronaval Online, il a été précisé qu’ils auraient une longueur d’environ 90 mètres et qu’ils pourraient naviguer à la vitesse maximale de 22 noeud pour une endurance de 5.500 nautiques. L’objectif est qu’ils aient une disponibilité de 140 à 220 jours de mer par an.

Dans son communiqué, la DGA précise qu’il s’agit de concevoir des navires de combat « multi-missions, disposant d’une capacité d’appréciation de situation supérieure aux patrouilleurs actuellement en service [système de direction de combat, radar, sonar, liaisons de données tactiques, senseur infrarouge, hélicoptère, drone, drome de nouvelle génération], d’une capacité d’autodéfense face aux menaces asymétriques et de systèmes de communication performants. » Enfin, le programme prévoit un objectif d’efficacité énergétique globale.

Pour rappel , ces dix patrouilleurs océaniques remplaceront les avisos [désormais appelés « patrouilleurs de haute-mer »] de la classe d’Estiennes d’Orves encore en service ainsi que les trois patrouilleurs de service public [PSP] du type Flamant [ou classe OPV 54]. Les deux premiers exemplaires seront livrés à la Marine nationale d’ici 2025.

Photo : Aviso A69 « Commandant Birot »

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