Une bonne partie de l’aviation de combat taïwanaise est clouée au sol

Le 17 novembre, un F-16 de la force aérienne taïwanaise [RoCAF], piloté par le colonel Chiang Cheng-chih, a disparu des écrans radar seulement deux minutes après avoir décollé de la base aérienne de Hualien [est de Taïwan] pour un vol d’entraînement avec deux autres avions de combat. Et, pour le moment, aucune trace de l’appareil n’a été retrouvée.

Dans l’attente de connaître les circonstances de la disparition du colonel Chiang, Taipei a décidé de clouer au sol la totalité des 140 F-16 mis en oeuvre par sa force aérienne. Étant donné que cette dernière aligne environ 300 avions de combat, cette décision est loin d’être anodine au regard de la pression militaire exercée sur l’île par la Chine.

« La mission de sauvetage [du colonel Chiang] est maintenant absolue. Notre force aérienne a cloué au sol tous les F-16 pour [effectuer] des contrôle. Et j’ai ordonné une enquête sur la cause de cet incident », a ainsi fait savoir Tsai Ing-wen, la présidente de Taïwan.

Pour le moment, la défense aérienne de l’île repose donc exclusivement sur une quarantaine de Mirage 2000-5EI ainsi que sur 103 F-CK-1 Ching-kuo, un avion de combat de conception locale.

Par ailleurs Taïwan dispose aussi d’une vingtaine de F-5E Tiger II. Seulement, après un accident survenu fin octobre, cette flotte a été interdite de vol jusqu’au 17 novembre… Ce qui a donné lieu à des critiques sur le maintien en service de ces avions, acquis au début des années 1970. Pour les faire taire, le chef d’état-major de la force RoCAF, le général Hsiung Hou-chi, a payé de sa personne en prenant part à un vol d’essai à bord de l’un de ces avions, il y a trois jours. Il s’agissait de « montrer que les F-5 sont fiables » et que « nos aviateurs ont la volonté de défendre notre espace aérien », a-t-il dit.

Depuis le début de cette année, l’aviation militaire chinoise a multiplié les incursions dans la zone d’identification et de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise. Ce qui n’est pas conséquence sur les dépenses militaires de Taipei : les décollages en alerte de ses avions de combat ont coûté 886,19 millions de dollars entre janvier et septembre. Et, évidemment, le potentiel la flotte vieillissante de  chasseurs taïwanais s’amenuise.

En août 2019, l’administration américaine a donné son feu vert à la vente de 66 F-16 blocj 72 « Viper », la dernière version de l’avion produit par Lockheed-Martin. En outre, il est question de porter à ce standard 114 exemplaires en dotation au sein de la RoCAF.

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