Le ministère des Armées veut doter ses mini-drones d’une capacité de guerre électronique

Les mini-drones comme les Spy’Ranger, qui entrent progressivement en service au sein de l’armée de Terre, sont utilisés pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance grâce à leurs caméras et autres capteurs optroniques embarqués. En clair, ils recueillent des images, qui sont ensuite analysées et exploitées à des fins opérationnelles. Mais le ministère des Armées entend leur faire réaliser d’autres tâches, comme en témoigne le programme « Sauron » [un clin d’oeil à l’oeuvre de JRR Tolkien?], qui vient de faire l’objet d’un appel à projets lancé par l’Agence de l’Innovation de la Défense [AID].

Dans le détail, il est question de proposer une charge utile « d’appui électronique » qui, destinée à un drone dont la masse maximale au décollage est inférieure à 25 kg, doit permettre de détecter, localiser et pister un ou plusieurs types d’émetteurs de télécommunications dans la bande {30 MHz – 6000 MHz}, tout en ayant éventuellement la capacité d’interagir ou de

Ce dispositif devra également être en mesure d’identifier simultanément plusieurs émetteurs afin d’en établir la cartographie de la zone où ils sont actifs, qu’elle soit rurale ou urbaine. Et le tout en transmettant ces informations en temps réels à la station servant à contrôler le drone et en ayant la capacité d’interagir avec eux, voire éventuellement de les bloquer.

Évidemment, cette charge utile devra être compacte, afin d’avoir le plus faible encombrement possible, que ce soit pour être installée à bord d’un drone à voilure fixe ou tournante. D’une masse maximale inférieure à 5 kg, sa puissance électrique de devra pas excéder les 50W. Son autonomie « pouvant dépendre de son mode de fonctionnement, les différents bilans de consommation associés seront précisés », précise l’AID.

Par ailleurs, il n’est pas obligé que les propositions attendues par l’agence soit basées sur des technologies nouvelles. « Le caractère innovant des propositions pourra consister à ‘détourner’ l’usage des technologies existantes », souligne-t-elle.

« Nous acceptons les propositions provenant de tous types d’opérateurs économiques de l’Union européenne [UE] : académiques, petites ou moyennes entreprises, entreprises de taille intermédiaire, grands groupes. Nous acceptons tout groupement de ces différents types d’opérateurs », indique encore l’AID, qui écartera donc toute « importation d’une solution non européenne à l’identique sans modification » par un bureau d’étude situé « sur le territoire » de l’UE ou de l’Espace économique européen.

Pour ce programme, l’AID dispose d’un budget lui permettant de financer une ou plusieurs propositions, à condition que le coût de chacune d’entre-elles ne dépasse pas les 400.000 euros hors taxes.

Les opérateurs ayant une solution à proposer ont jusqu’au 18 janvier pour se manifester auprès de l’AID. Les propositions retenues feront ensuite l’objet d’un marché de recherche & développement d’une durée maximum de sept mois, puis, à partir de septembre 2021, de démonstrations.

En savoir plus : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/appel-a-projets-sauron

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