Le Vietnam envisage de recycler ses avions MiG-21 en drones

En septembre 2013, un F-16 de l’US Air Force effectua un vol un eu particulier étant donné qu’il n’avait pas de pilote à bord. Désigné QF-16, ce nouveau type d’appareil était en réalité équipé d’un système qui, appelé « Drone Peculiar Equipment » et développé par Boeing, lui permet d’effectuer des manoeuvres compliquées.

Depuis, le QF-16 est entré en service au sein du 82nd Aerial Target Squadron [ATRS] qui l’utilise comme cible volante pour qualifier les nouveaux missiles [Full Scale Aerial Target – FSAT] ou pour l’entraînement des pilotes de combat.

Cela étant, la transformation d’un F-16 en drone est relativement aisée grâce à son informatique embarquée et à ses commandes de vol électriques [technologie dite « fly-by-wire »]. D’ailleurs, il est question d’aller plus loin que la mise au point d’un QF-16. En 2017, la division Skunk Works de Lockheed-Martin, en relation avec Calspan Corporation et l’Air Force Laboratory Research, a ainsi fait état de la démonstration « Have Raider« , laquelle consista à faire voler un F-16 expérimental de manière autonome dans le cadre d’une mission de combat, grâce à l’apport de l’intelligence artificielle.

Mais transformer un avion de combat en cible volante n’était pas inédit. Avant le QF-16, l’US Air Force avait recyclé à cette fin des F-106A Delta Dart, retirés du service en 1988. Un contrat avait ainsi été confié à l’entreprise Flight Systems Inc. trois ans plus tôt. Une telle opération pour des appareils d’ancienne génération [le F-106 a volé pour la première fois en 1956, ndlr] fut évidemment plus compliquée et nécessita d’installer des actionneurs physiques pour pousser des commandes de vol manuelles.

Puis, les évolutions technologiques aidant, les QF-106 furent remplacés à la fin des années 1990 par des F-4 Phantom II modifiés en QF-4 pour le même type de mission. L’avantage était qu’ils pouvaient mettre en oeuvre des contre-mesures électroniques et infrarouge, ce qui rendait les tests de missiles encore plus réaliste.

Le F-4 Phantom est sans doute l’avion de combat le plus emblématique des forces américaines durant la guerre du Vietnam, au cours de laquelle il eut à se mesurer aux MiG-21 Fishbed de la force aérienne du Nord-Vietnam, acquis auprès de l’Union soviétique en 1965.

Ces MiG-21 vietnamiens ont été retirés du service en 2010 et mis en réserve pour la plupart. Mais il n’est pas impossible qu’ils connaissent une seconde vie. En effet, le mois dernier, la publication VietDefense a indiqué que ces avions « pourraient voler à nouveau en tant que drones ».

Ainsi, selon la même source, des « recherches ont été menées sur la façon de faire atterrir automatiquement » un tel MiG-21 « dronisé ». Et même si la tâche s’annonce difficile et longue, l’objectif de l’état-major vietnamien est de convertir ces anciens avions de combat en drones afin qu’ils puissent servir de cibles lors des exercices de défense aérienne avec le système S-300. Une autre application serait de les utiliser à des fins « d’attaque ». C’est à dire en guise de missile volant ou, comme les forces azerbaïdajanaises l’ont fait avec leurs antiques Antonov An-2, pour détecter les batteries de défense aérienne adverses.

Une telle idée est loin d’être saugrenue. En effet, en Chine, l’Armée populaire de libération [APL] a déjà converti des J-7I, c’est à dire la version chinoise du MiG-21, en drones, en y installant à bord un système de commandes de vol automatique et des instrusments de télédétection. Au départ, ces appareils ont servi à des essais, avant d’être utilisés comme cibles volantes. En 2003, l’un d’eux fut détruit lors d’un vol d’essai du Chengdu Jian-10.

Photo : National Museum of the U.S. Air Force – Domaine public

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