La réalisation du Système de lutte anti-mines futur est officiellement lancée

Lancé en 2010 dans le cadre d’une coopération franco-britannique, le programme MMCM [Maritime Mines Counter Mesures] a été confié à Thales, avec ECA Group comme sous-traitant, sous l’égide de l’Organisation conjointe en matière d’armement [OCCAr]. Visant à mettre des drones pouvant être mis en oeuvre depuis la terre et/ou un navire dédié afin détecter et neutraliser les mines navales, il constitue l’un des quatre piliers du Système de lutte anti-mines futur [SLAM-F], appelé à remplacer l’ensemble des moyens actuellement mis en oeuvre par la Marine nationale dans ce domaine.

Dans le détail, ce système de drones navals doit se composer d’un robot télé-opéré [ROV] chargé d’identifier et de neutraliser les mines, de trois drones sous-marins [AUV] et d’un drone de surface qui, ayant le rôle de « bateau-mère », sera doté d’un sonar remorqué. Il sera complété par des Bâtiments de guerre des mines [BGDM] dédiés à la conduite et à la mise en œuvre de drones, des Bâtiments bases des plongeurs démineurs de nouvelle génération [BBPD NG] et un Système d’exploitation des données de guerre des mines [SEDGM].

Cet été, le SLAM-F a franchi un jalon important avec le succès d’une campagne d’essais représentatifs des missions que ce système de drones navals aura à effectuer. « La détection de la totalité des mines et la neutralisation parfaitement maîtrisée témoignent de la réussite de la mission de bout en bout et de la très grande performance des systèmes engagés », a ainsi fait valoir Thales, via un communiqué publié à l’époque. Et d’ajouter : « Avec le franchissement de cette nouvelle étape, le programme MMCM devient l’unique système-de-systèmes de ce type au monde. »

Concrètement, une fois qu’une mine est détectée, un drone sous-marin en prend des images pour ensuite les envoyer à sa base afin de l’identifier grâce à un algorithme d’intelligence artificielle. Dans le cas où elle représente une menace, un robot télé-opéré y placera une charge explosive pour l’éliminer. La décision de la « pétarder » reviendra à un marin. Par ailleurs, les capacités de détection seront sans commune mesure avec celles utilisées actuellement puisque ce système pourra repérer des objets 30 fois plus petit et neutraliser une mine jusqu’à 300 mètres de fond [contre une centaine aujourd’hui].

En mai dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, avait indiqué que, d’ici la fin de cette année, elle déciderait la commande de quatre systèmes de drones anti-mines sur les huit que prévoit la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. Et c’est justement ce que son ministère vient de confirmer, ce 3 novembre.

« Florence Parly, ministre des Armées, a approuvé le 27 octobre 2020, le lancement en réalisation du programme d’armement ‘Système de lutte anti-mines futur’ [SLAM-F]. Ce nouveau système permettra aux marins d’opérer à distance de la zone de danger grâce à l’utilisation de drones sous-marins et de surface », a en effet annoncé le ministère des Armées, via un communiqué.

Selon la même source, si la réalisation du système de drones navals a été confiée à Thales et ECA comme principal sous-traitant français, l’organisation industrielle pour la livraison de 4 à 6 bâtiments de guerre des mines et de 5 nouveaux bâtiments bases pour plongeurs démineurs sera « progressivement définie lors de l’attribution des marchés afférents aux différents volets du programme. »

Les quatre premiers systèmes de drones naval anti-mines doivent être livrés avant 2024. Dans un premier temps, ils seront mis en oeuvre depuis la terre, au profit de la dissuasion [c’est à dire des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de l’Île-Longue]. Puis ils seront « à partir de bâtiments dédiés qui feront l’objet d’étapes ultérieures du programme SLAM-F », précise le ministère des Armées.

 

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