La Royal Air Force songe à utiliser des essaims de drones pour brouiller les défenses aériennes adverses

La semaine passée, le groupe italien Leonardo, partenaire du programme « Tempest », lancé par le Royaume-Uni afin de développer un avion de combat de 6e génération, a indiqué avoir simulé une opération de guerre électronique « massive » avec un essaim de drones, dans le cadre d’une expérimentation conduite par le Rapid Capabilities Office [RCO] de la Royal Air Force [RAF].

Dans le détail, et grâce à des algorithme d’intelligence artificielle, « un certain nombre » de drones, pour la plupart équipés d’un module de guerre électronique BriteCloud, développé par Selex ES [entreprise absorbée par Leonardo en 2016, ndlr], ont donc évolué en essaim afin de leurrer et de saturer des radars représentatifs d’un système de défense aérienne adverse. L’industriel n’a pas précisé l modèle des appareils utilisés.

« Inspiré par les essaims d’insectes, ce concept a déjà été reconnu par le ministère britannique de la Défense [MoD] comme une technologique potentiellement révolutionnaire. Après un cycle de développement rapide, qui a vu les ingénieurs du RCO et de Leonardo travailler en étroite collobaration avec les PME britanniques Callen Lenz et Blue Bear, cet essai mené par les forces armées britanniques représente une étape clé vers la capacité d’essaims de drones autonomes », a fait valoir Leonardo, via un communiqué qui a, depuis, disparu de son site Internet [il est toujours accessible en utilisant la fonction « cache »].

À noter que Callen Lenz et Blue Bear ont également été retenue par le MoD, avec Boeing Defense UK Ltd, au titre du programme Mosquito, qui vise à développer un aéronef de type « loyal wingman », c’est à dire un drone autonome capable d’évoluer au sein d’une formation d’avions de combat.

Initialement, le système BriteCloud a été développé comme leurre de protection, de type EAD, pour les avions de combat. La RAF en utilise depuis 2018, à bord de ses Eurofighter Typhoon. Il s’agit d’un dispositif à mémoire de fréquence radio numérique [DRFM – Digital radio frequency memory] dont le principe est d’enregistrer les signaux radio-électriques pour ensuite les réémettre après les avoir modifiés afin de fausser les données reçues par un radar.

Aussi, un essaim de drones dotés d’un tel système aurait la capacité de leurrer et de saturer les radars adverses, et donc d’éloigner le risque d’un tir de missiles sol-air contre une formation de chasseurs-bombardiers.

« Les informations tirées de la démonstration seront utilisées pour préparer de futurs programmes britanniques potentiels visant à acquérir une capacité reposant sur des essaims de drones autonomes », a conclu Leonardo.

Illustrations : © Leonardo

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