Feu vert à la vente potentielle de 64 F-35A ou de 72 F/A-18 Super Hornet à la Finlande

La crise économique provoquée par la pandémie de covid-19 n’a pas eu raison du programme HX, qui vise à doter la force aérienne finlandaise de 64 nouveaux avions de combat pour un montant compris entre 7 et 10 milliards d’euros, l’enjeu étant de remplacer ses actuels F/A-18 Hornet, qui arrivent au bout de leur potentiel. En effet, Helsinki a récemment annoncé que son budget de la Défense augmenterait de 54% en 2021.

Cela étant, le nombre de 64 nouveaux avions était jusqu’alors avancé. A priori, il n’est pas fixé dans le marbre puisque le site Internet mis en ligne par le ministère finlandais de la Défense pour communiquer sur l’importance de ce programme ne donne plus d’ordre de grandeur. « La Finlande a besoin d’un nombre suffisant d’avions de combat, avec une vitesse, une portée et une puissance de feu adéquates pour garantir qu’ils puissent opérer dans tout le pays », indique-t-il.

Ceci explique sans doute pourquoi la Defense Security Cooperation Agengy [DSCA], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », a recommandé au Congrés la vente potentielle de 72 avions de type F/A-18 Super Hornet à la Finlande, pour un montant estimé à 14,7 milliards de dollars [soit 12,43 milliards d’euros au cours actuel].

Dans le détail, l’avis de la DSCA évoque 50 F/A-18E [version monoplace], 8 F/A-18F [version biplace] et 14 E/A-18 Growler, c’est à dire des avions de guerre électronique, capables, notamment, de détruire les défense aériennes adverses. Une telle capacité n’avait pas été, a priori, évoquée jusqu’a présent par la force aérienne finlandaise.

Le site du programme HX indique seulement que les capacités de frappes air-sol et air-mer ainsi que les capacités de de surveillance et de renseignement apporteront une valeur ajoutée significative [au] système de défense » finlandais car elles « ralentiront et affaibliront l’ennemi en frappant ses vulnérabilités critiques. »

Dans un autre avis, la DSCA recommande également d’autoriser la vente potentielle, toujours à la Finlande, de 64 avions F-35A pour 12,5 milliards de dollars [10,57 milliards d’euros].

Que ce soit pour les F/A-18 Hornet et E/A-18 Growler, proposés par Boeing, ainsi que pour le F-35A de Lockheed-Martin, les montants annoncés comprennent la fourniture d’un nombre relativement conséquent de munitions, dont 500 SDB II [Small Diameter Bomb II], 150 missiles air-air AIM-9X Sidewinder, 200 missiles AGM-158B-2 JASSM-ER [Joint Air-to-Surface Standoff Missile – Extended Range], 120 bombes BLU-117 ou encore des kits de guidage. À noter qu’il n’est pas fait mention d’une quelconque livraison de missiles anti-radars AGM-88 Harm qu’emportent généralement les E/A-18 Growler. Enfin, des pièces détachées, la formation des personnels et un soutien technique sont compris dans la facture.

« Les listes publiées par la DSCA précisent les équipements et les quantités que l’administration américaine est prête à vendre à ce stade du processus d’achat [finlandais] », précise l’agence. En outre, l’usage veut que, dans le cadre de la procédure FMS, les quantités soient plus importantes [et donc les prix plus élevés] qu’attendu afin d’éviter d’émettre une nouvelle notification au Congrès dans le cas où le pays acheteur déciderait de revoir à la hausse ses ambitions.

Cette précision est importante car, en l’état, les prix évoqués par la DSCA dépassent le budget que la Finlande entend investir pour moderniser son aviation de combat. En tout cas, si l’un ou l’autre des avions américains est retenu, ils serviront de base à toute négociation commerciale devant aboutir à la signature d’un contrat.

Quoi qu’il en soit, les jeux ne sont pas encore faits. Selon la presse finlandaise, la prestation du F-35A lors d’évaluations conduites au début de cette année n’aurait pas été convaincante… Pour rappel, le programme HX voit s’affronter, outre Lockheed-Martin et Boeing, les constructeurs Eurofighter [Typhoon], Dassault Aviation, [Rafale] et Saab [Gripen E/F].

Pour faire son choix, le ministère finlandais de la Défense met en avant les capacités de combat l’interopérabilité, la facilité d’utilisation en temps de paix comme en temps de guerre ainsi que des coûts d’exploitation raisonnables, c’est à dire pouvant être supportés par son budget. Il annoncera le nom du vainqueur en 2021.

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