L’avion-ravitailleur A330 MRTT Phénix déployé pour la première fois en opération extérieure

Comme annoncé, un premier avion-ravitailleur C-135FR des Forces aériennes stratégiques [FAS], en l’occurrence le n°475 codé 93CF, a été officiellement retiré du service lors d’une cérémonie organisée le 7 octobre sur la base aérienne 125 d’Istres, après avoir effectué plus de 36.000 heures de vol.

Quasiment au même moment, un A330 MRTT « Phénix » de l’Escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique [ERVTS] 01.031 « Bretagne » a rejoint la base d’al-Udeid, au Qatar, dans le cadre de la force Chammal [nom de la participation française à la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, ndlr], pour « plusieurs semaines ». C’est la première fois que le successeur du C-135FR est ainsi déployé en opération extérieure.

« À al-Udeid se trouve également le Combined air operation center [CAOC – centre de commandement des opérations aériennes] pour notamment l’opération Inherent Resolve […]. Il était donc normal d’être au cœur décisionnel des activités aériennes avec le premier déploiement opérationnel du Phénix. C’est un affichage fort auprès de nos alliés de la coalition », a commenté le commandant Charles, chef du détachement.

Peu après son arrivée au Qatar, le nouvel avion ravitailleur a assuré une première mission au profit de la coalition et des Rafale F3R de la base aérienne projetée en Jordanie [base H5]. Au passage, la semaine passée, les avions de la force Chammal ont assuré 14 sorties aériennes.

Cela étant, la participation d’un A330 MRTT « Phénix » à une opération extérieure n’est pas inédit. En février, cet appareil a en effet été sollicité – depuis la France – pour ravitailler en vol les Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle, alors engagé dans l’opération Chammal. Mais il était revenu à Istres après cette mission. Même chose, deux mois plus tard, cette fois au profit de Mirage 2000D de la force Barkhane. En juillet, ce nouvel avion-ravitailleur s’est posé pour la première fois sur la piste de la base H5, sans toutefois y rester.

Plus imposant que le C-135FR [60×60 mètres contre 40×40 mètres], le Phénix affiche des performances nettement supérieures, avec la capacité à emporter 111 tonnes de carburant [87 tonnes pour son prédécesseur] et jusqu’à 40 tonnes de fret. En outre, il a besoin d’une piste plus courte pour décoller [2.800 mètres contre 3.600].

Actuellement, l’ERVTS 01.031 « Bretagne » dispose de trois Phénix, le dernier lui ayant été livré en juillet. La Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit d’accélérer de deux ans les livraisons de ces nouveaux avions et de porter leur nombre à 15 [au lieu de 12].

Le retrait des C-135FR restants se fera au fil des livraisons des Phénix, afin de garantir « contrat de posture de la dissuasion nucléaire aéroportée » et de « sanctuariser la capacité stratégique du ravitaillement en vol indispensable aux opérations extérieures », explique l’armée de l’Air & de l’Espace.

Photo : © État-major des armées

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]