Le groupe aéronaval du porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth est au complet

En juin, le National Audit Office [NAO, l’équivalent britannique de la Cour des comptes], s’était interrogé au sujet de la capacité de la Royal Navy à former un groupe aéronaval autour de l’un de ses deux futurs porte-avions, à savoir le HMS Queen Elizabeth, dont la capacité opérationnelle initiale [IOC] doit être prononcée d’ici la fin de cette année, et le HMS Prince of Wales.

Un premier sujet de préoccupation portait sur le nombre d’avions de combat F-35B [version STOVL – décollage court / atterrissage vertical] disponibles pouvant être embarqués à bord de l’un ou l’autre de ces navires. Sur les 138 exemplaires envisagés, seulement 48 ont été commandés, ce qui reste insuffisant pour le moment étant donné les impératifs de formation et d’entraînement et les contraintes liées à la disponibilité.

Un second point d’attention concernait le retard pris dans la mise au point du radar de guet aérien Crowsnest que les hélicoptères Merlin mettront en oeuvre. Radar qui ne devrait pas être disponible d’ici 2023.

Enfin, le NAO avait souligné que la Royal Navy ne disposerait pas suffisamment de navires de surface [actuellement au nombre de 19, ndlr] pour accompagner l’un de ses deux porte-avions. Et cela risque de ne pas s’arranger si l’on en croit des échos de la revue stratégique en cours outre-Manche, le nombre de frégates de Type 26, qui doivent remplacer celles de Type 23, étant susceptible d’être réduit à seulement trois unités, le reste devant être complété – plus tard – par cinq frégates de type 31.

Quoi qu’il en soit, à l’occasion de l’important exercice interalliés Joint Warrior, prévu au large de l’Écosse, la Royal Navy a mis les petits plats dans les grands. En effet, elle a indiqué que le porte-avions HMS Queen Elizabeth a réuni, autour de lui, la « plus grande et la plus puissante force maritime en Europe depuis 20 ans ».

En effet, le groupe aéronaval ainsi formé comprend les destroyers [ou contre-torpilleurs] de type 45 HMS Defender et HMS Diamond, le destroyer américain USS The Sullivans [classe Arleigh Burke], les frégates de type 23 HMS Kent et HMS Northumberland ainsi que la frégate néerlandaise HNLMS Evertsen [classe De Zeven Provinciën]. Comme il se doit, au moins un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] est de la partie… Mais comme en France, l’usage est de ne pas donner son nom.

Ce groupe aéronaval est complété par deux navires de ravitaillement – les RFA Tideforce et RFA Fort Victoria – de la Royal Fleet Auxiliary, mis en oeuvre par des équipages civils.

« Ce groupe aéronaval est l’incarnation de la puissance navale britannique », a commenté son commandant, le contre-amiral Steve Moorhouse. « Protégé par des destroyers, des frégates, des hélicoptères et des sous-marins modernes, équipé de chasseurs de cinquième génération, le HMS Queen Elizabeth est capable de frapper depuis la mer à l’heure et à l’endroit de notre choix. Et avec nos alliés de l’Otan à nos côtés, nous serons prêts à combattre et à vaincre dans les circonstances les plus difficiles », a-t-il ajouté.

Cela étant, une donnée à prendre en compte est le rayon d’action des F-35B, plus limité que celui des deux autres versions de l’avion développé par Lockheed-Martin…

Pour rappel, le groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions de la Royal Navy – le plus important depuis une trentaine d’année pour un navire britannique avec 14 avions de combat et 8 hélicoptères Merlin de 820 et 846 Naval Air Squadrons – a une forte consonnance américaine puisque les appareils du du VMFA-211 « The Wake Island Avengers » de l’US Marine Corps [USMC] y opéreront aux côtés de ceux du 617 Squadron « The Dambusters » de la Royal Air Force.

Photo : © Belinda Alker / Royal Navy

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