À qui appartient l’embarcation trouvée sur une île située près du repaire des sous-marins de la Royal Navy?

Le 28 septembre, via sa page Facebook, l’équipe de sauvetage des gardes-côtes britanniques affectée sur l’île écossaise de Tiree a indiqué avoir trouvé une curieuse embarcation, ressemblant vaguement à une planche de surf dont la surface est recouverte de panneaux solaires et d’au moins trois antennes. « Nous essayons actuellement de trouver plus d’informations sur [son] origine et [son]propriétaire des objets. Si quelqu’un a des informations, veuillez nous contacter », a-t-elle demandé à ses abonnés.

Rapidement, il a été déterminé qu’il s’agissait d’un « Wave Glider », c’est à dire une embarcation totalement autonome, reliée par un cable à un élément immergé bardé de capteurs. L’alimentation électrique est évidemment founie par les cellules photovoltaïques, ce qui lui permet de naviguer pendant des mois et parcourir ainsi de longues distances. Et les données collectées sont transmises via satellite à une station de contrôle.

De tels engins, dont le principe a été mis au point par Liquid Robotics, une filiale de Boeing, ont été utilisés en 2016 lors de l’exercice « Unmanned Warrior Maritime Autonomous Systems » [MAS] organisé par la Royal Navy avec le concours de plusieurs forces navales alliées. Et, visiblement, ils ont été assez efficaces pour détecter un drone sous-marin ainsi qu’un sous-marin diesel électrique.

Par ailleurs, quand ils sortent de la base navale de Faslane [Écosse], face à l’Irlande, les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] britanniques n’ont que deux possibilités : soit ils mettent le cap vers le sud, soit ils prennent la direction du nord. Dans le deuxième cas, ils passent obligatoirement au large de l’île de Tiree. D’où les interrogations sur la présence de ce « Wave Glider » à l’endroit où il a été trouvé.

Un tel engin coûte entre environ 250.000 euros. En outre, sauf dans le cas d’une panne, sa liaison satellite permet à son propriétaire de connaître – en théorie – sa position à tout moment. Seulement, on ignore toujours à qui appartient ce Wave Glider découvert par les gardes-côtes écossais il y a maintenant une semaine. Ou du moins, ces derniers ont gardé le silence depuis leur communication sur les réseaux sociaux. Est-ce à dire que cette embarcation n’a pas de numéro de série? Ou que l’analyse des capteurs embarqués n’a pas été concluante?

Cela étant, les forces navales qui mettent en oeuvre de tels dispositifs ne sont pas nombreuses. L’US Navy en fait partie. Le magazine Forbes émet l’hypothèse que ce Wave Glider a peut-être participé à un exercice visant à vérifier sur les sous-marins britanniques pouvaient être détectés après avoir appareillé de la base de Faslane. Peut-être. Mais il rappelle également que la Russie a développé une telle embarcation autonome, appelée « Fugu ». Or, il se trouve que son concept ressemble comme deux gouttes d’eau à celle mise au point par Liquid Robotics. Le journal Izvestia avait même précisé que ce « Fugu » serait utilisé pour la détection sous-marine et les mines, tout en servant de relais de communication pour les sous-marins. Quoi qu’il en soit, et pour le moment, le mystère reste entier.

Photo : HM Coastguard Rescue Team Isle Of Tiree

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