Les États-Unis et le Maroc signent un accord de coopération militaire

Comme avec la Tunisie, deux jours plus tôt, les États-Unis ont signé un accord de coopération militaire d’une durée de dix ans avec le Maroc, à l’occasion d’un déplacement du chef du Pentagone, Mark Esper, à Rabat, le 2 octobre.

Un tel renforcement des relations militaires entre les deux pays n’est pas surprenant. Le Maroc accueille l’exercice militaire African Lion, organisé chaque année par l’US AFRICOM, le commandement américain pour l’Afrique. En outre, il est un excellent client de l’industrie américaine de l’armement, avec les commandes récentes de chars Abrams, de 24 avions de combat F-16 « Viper » et de 24 hélicoptères d’attaque AH-64E Apache.

« Maintenant plus que jamais, nos deux nations travaillent étroitement pour faire face aux défis d’un contexte de sécurité complexe allant du contre-terrorisme et d’autres menaces transnationales, à l’instabilité régionale et à des sujets stratégiques plus larges », a commenté M. Esper, avant de signer ce nouvel accord de coopération militare.

Quant au ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, il a d’abord souligné que la relation entre le Maroc et les États-Unis a « pu résister vicissitudes du temps », rappelant que les deux pays ont « toujours été du même bord durant les grands événements ayant marqué le 20è siècle, tout en opérant une transition au 21è siècle plus forte que jamais. » Aussi, a-t-il continué, ce partenariat a été « en mesure de s’adapter face aux menaces encore plus grandes et encore plus pernicieuses que constituent le terrorisme, l’extrémisme violent, la cyber-criminalité, les trafics illicites de tous genres et le séparatisme. »

Comme celui signé précédemment avec la Tunisie, le contenu de cet accord militaire entre les États-Unis et le Maroc, qualifié de « feuille de route », n’a pas été précisé. Cela étant, via un communiqué, l’état-major des forces armées marocaines a évoqué une coopération plus étroite dans le domaine de l’industrie de défense, notamment avec « d’éventuels transferts technologiques ».

La tournée de M. Esper dans les pays du Maghreb visait à renforcer la lutte contre le terrorisme et à oeuvrer en faveur de la sécurité en Afrique du Nord, au Sahel et en Libye. Mais pas seulement. En Tunisie, le chef du Pentagone a également indiqué qu’il s’agissait également de faire face aux « concurrents stratégiques » des États-Unis, à savoir la Chine et la Russie, au comportement « prédateur ».

Si M. Esper est arrivé en terrain conquis au Maroc et en Tunisie, cela n’a pas été le cas à Alger, où il s’est rendu le 1er octobre [une première pour un secrétaire américain à la Défense depuis 2006, ndlr]. Contrairement à ses voisins, l’Algérie s’adresse principalement à la Russie pour équiper ses forces armées. Et elle entretient de très bonnes relations avec la Chine, qui est par ailleurs son premier fournisseur commercial, avec des exportations ayant atteint plus de 500 millions d’euros en janvier 2020 [soit 18% des importations algériennes, ndlr].

À Alger, où il a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune, M. Esper a dit avoir évoqué « les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la coopération entre les armées des deux pays. »

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