Libye/embargo sur les armes : La frégate « Latouche-Tréville » participera à l’opération européenne Irini

Après une activité opérationnelle intense au cours du premier semestre, marquée par une « fortune de mer » en janvier et les rigueurs de la navigation dans l’Atlantique Nord, la frégate anti-sous-marine [FASM] de type F70 « Latouche-Tréville » sera de nouveau sollicitée pour prendre part à l’opération navale européenne [EUNAVFOR] « Irini », chargée de surveiller l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

L’annonce de ce déploiement a été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors de son discours de rentrée, le 16 septembre.

« Nous avons décidé de renforcer notre contribution à l’opération de l’Union européenne IRINI, en déployant la frégate Latouche-Tréville au cours des prochaines semaines. Il s’agit de faire respecter l’embargo sur les armes décidé par le Conseil de sécurité des Nations Unies, condition essentielle d’une diminution des tensions et d’un processus politique vertueux en Libye », a en effet déclaré Mme Parly.

Jusqu’à présent, et hormis un avion de surveillance maritime Falcon 50, la Marine nationale n’avait engagé que la frégate Jean Bart dans cette opération. Pendant sa courte présence au sein de l’opération Irini, le navire français avait intercepté, en mai, le pétrolier Jal Laxmi, soupçonné d’avoir été affrété par une compagnie émiratie pour aller récupérer du pétrole libyen sans l’accord des autorités compétentes.

Pour rappel, deux camps rivaux s’affrontent en Libye : le Gouvernement d’union nationale [GNA] bénéficie du soutien militaire de la Turquie tandis que le gouvernement de Tobrouk peut compter sur l’appui des Émirats arabes unis, de la Russie et de l’Égypte. Chaque partie reçoit des armes de la part de leurs « parrains » respectifs, qui se livrent à une sorte de guerre par procuration.

Le 10 septembre dernier, l’état-major d’Irini a fait savoir que frégate allemande FGS Hamburg, assisté par la frégate italienne ITS Margottini, avait intercepté le navire MV Royal Diamond 7, qui acheminait du carburant aéronautique à Benghazi, pour le compte de l’Armée nationale libyenne [ANL] du maréchal Khalifa Haftar. Lors de cet épisode, le navire de la Deutsche Marine avait dû faire décoller l’un de ses deux hélicoptères Lynx.

Ce que, si un tel cas de figure se présente à elle, la frégate Latouche-Tréville ne sera pas en mesure de faire : l’hélicoptère Lynx de la Flottille 34F qu’elle embarquait jusqu’alors ayant été retirés du service le 4 septembre. Et le successeur de cet appareil, le NH-90 NFH, ne peut pas prendre place à son bord. Aussi faudra-t-il s’en remettre à celui embarqué à bord de la frégate HS Limnos, qui vient de rejoindre l’opération européenne, ou à ceux de la frégate italienne ITS Margottini.

Le contrôle de l’embargo sur les armes peut donner lieu à des incidents, comme celui ayant impliqué la frégate française Courbet, alors engagée dans la mission Sea Guardian de l’Otan, et la marine turque, en juin dernier. Pour rappel, et selon Paris, le navire de la Marine nationale avait été illuminé par le radar de conduite de tir d’un vaisseau turc, alors qu’il s’approchait du cargo Cirkin, en route vers Misrata.

Cela étant, et d’après Stephanie Williams, l’émissaire par intérim de l’ONU en Libye, « neuf cargos se sont amarrés dans des ports de l’ouest en soutien au GNA pendant que trois navires sont venus apporter de l’aide à l’ANL » entre juillet et septembre.

Par ailleurs, la situation politique a évolué dans l’est de la Libye. Aux prises avec un mouvement de contestation motivé par la déterioration des conditions de vie et la dénonciation de la corruption, le gouvernement de Tobrouk a remis sa démission devant le Parlement, élu en juin 2014.

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