Le groupe français Thales pourrait fournir les radars des frégates taïwanaises de nouvelle génération

Le nombre de vaisseaux ne fait pas forcément la qualité d’une force navale. Ainsi, si l’on prend ce seul paramètre, la marine taïwanaise serait bien lotie, avec une vingtaines de navires de premier rang [frégates et contre-torpilleurs/destroyers compris]. Seulement, ces navires, qui ont, pour la plupart, servis sous pavillon américains, sont désormais anciens. Et si jamais la Chine envisage d’imposer un blocus à l’île [et que les États-Unis ne fassent rien], il est à craindre qu’ils ne soient pas de taille à le briser.

Le souci pour Taipei est qu’il lui est compliqué de moderniser ses forces armées, les fournisseurs potentiels, pour la plupart, étant soucieux de ménager Pékin afin de ne pas se couper du marché chinois. En outre, l’attitude des États-Unis dans ce domaine dépend du locataire de la Maison Blanche. Par le passé, le président Obama était plutôt réticent à livrer des équipements militaires à Taïwan, contrairement à son successeur, Donald Trump, dont l’administration a récemment autorisé [entre autres] la livraison de F-16 Viper aux forces aériennes taïwanaises.

En 2016, le gouvernement taïwanais a lancé un ambitieux plan de modernisation de ses forces navales, doté de près de 15 milliards de dollars. Il était alors question de confier, à l’industrie locale, la construction d’un navire d’assaut amphibie, de sous-marins, de mouilleurs de mines, de destroyers, de corvettes pour assurer la défense du littoral et de huit frégates de nouvelle génération.

Pour ces dernières, le National Chung-Shan Institute of Science & Technology [NCSIST] devait développer leur système de combat et donc leur radar à antenne active et à balayage électronique. Seulement, sans aide extérieure, une telle tâche est compliquée…

Et, d’après la presse taïwanaise, le radar AESA mis au point par le NCSIST est trop imposant pour ces frégates de nouvelle génération. Et pas qu’un peu puisqu’il faudrait augmenter leur masse de 1.500 tonnes [soit la porter à 6.000 tonnes contre 4.500…]. Comme il est a priori exclu de revoir les plans de ces navire et que, même s’il est en hausse constante, le budget taïwanais de la Défense reste contraint, notamment au regard des autres priorités à financer, la solution serait donc de solliciter des industriels étrangers…

Ainsi, d’après le site d’information taïwanais Up Media, auraient été sollicités l’américain Raytheon, qui pourrait proposer le SPY-6, et le français Thales, dont le radar Sea Fire 500 équipera les Frégate de défense et d’intervention [FTI] de la Marine nationale. À noter que ce dernier a d’autres systèmes dans son catalogue, comme le radar AESA NS-200 [portée de 400 km] et le radar NS50, qui présente l’avantage d’être moins coûteux.

Si, par le passé, Thales a connu quelques déboires dans ses contrats d’armement avec Taiwan [voir la fameuse affaire dite des « frégates de Taïwan », ndlr], l’électronicien a récemment obtenu quelques contrats dans l’île, en particulier dans le domaine des transports.

Quoi qu’il en soit, si l’industriel français est retenu pour équiper les frégates taïwanaises de nouvelle génération, il faudra s’attendre à de vives protestations de Pékin à l’égard de Paris, comme cela a récemment été le cas quand l’entreprise DCI-DESCO a obtenu un marché de 24 millions d’euros pour fournir de nouveaux lance-leurres destinés à remplacer les systèmes AMGL-1C Dagaie Mk2 des six frégates légères furtives de la marine taïwanaise.

Photo : Radar Sea Fire – Thales

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]