L’armée de l’Air et de l’Espace dévoile son logo
Un après l’annonce faite par le président Macron lors de la présentation de la stratégie militaire spatiale française, la ministre des Armées, Florence Parly, a officiellement autorisé l’appellation « armée de l’Air et de l’Espace », à l’occasion du baptême de la promotion 2019 de l’École de l’air et de la prise de commandement de cette dernière par madame le général Dominique Arbiol, le 28 janvier.
Et qui dit changement d’appellation dit aussi changement d’identité visuelle. Aussi, ce 11 septembre, journée traditionnellement marquée par un hommage au capitaine Georges Guynemer, tué en combat aérien en 1917, l’armée de l’Air et de l’Espace a donc dévoilé son logo, lors d’une cérémonie présidée par Mme Parly sur la base aérienne 107 de Villacoublay.
En 2010, l’armée de l’Air avait déjà adopté un nouveau logo, au style épuré, représentant le traditionnel épervier aux couleurs nationales. L’idée était alors de symboliser une « nouvelle dynamique » ancrée dans la tradition.
Le logo qui vient d’être dévoilé est quasiment identique. En effet, s celui de la nouvelle US Space Force, qui représente un delta pointé vers le haut, surplombant une planète bleue sur un fond d’étoiles, rappelle le blason du « Starfleet Command » de la série de science fiction « Star Trek », l’armée de l’Air et de l’Espace a donné dans la simplicité et la sobriété.
Ce qui produit un résultat tout aussi efficace. En effet, ce nouveau logo reprend les codes de l’ancien, mais avec l’épervier survolant une courbe censée représenter la Terre, avec la légende « armée de l’Air & de l’Espace ».
En outre représenter des constellations sur un tel logo n’aurait eu aucun sens étant donné que l’armée de l’Air et de l’Espace aura l’orbite terrestre pour domaine d’action et qu’elle n’a pas vocation à aller au-delà
Depuis que la stratégie militaire spatiale française a été dévoilée, le Commandement de l’Espace [CdE], dirigé par le général Michel Friedling, a ainsi vu le jour à Toulouse, en septembre 2019, sous l’autorité fonctionnelle de l’armée de l’Air. D’ici 2025, il comptera 470 opérateurs [contre 30 actuellement] et disposera de ses propres infrastructures car, pour le moment, il est hébergé par le Centre national d’études spatiales.
Au niveau capacitaire, il est désormais question d’investir 5 milliards d’euros sur la période 2019-25 pour développer des capacités majeures, dont la Composante spatiale optique [CSO], la Capacité de renseignement électromagnétique spatial [CERES], le Système de radiocommunication utilisant un satellite [Syracuse IV], le programme OMEGA [Opération de Modernisation des Equipements GNSS des Armées] ainsi que des nano-satellites patrouilleurs ou encore les projets IRIS et CELESTE.
En outre, et comme la France n’exclut pas d’exercer son droit à la légitime défense dans l’espace, la mise au point d’armes « défensives » [des « lasers de puissance », ndlr] est prévue dans le cadre du programme d’armement appelé « Maîtrise de l’Espace. »
En outre, il s’agit également d’encourager l’innovation, via un laboratoire spatial des armées, mis en place en relation avec la Direction générale de l’armement [DGA] et l’Agence de l’innovation de Défense [AID].
Enfin, les coopérations sont aussi recherchées, comme l’a montré l’adhésion de la France à l’initiative Combined Space Operations [CSpO], la signature d’accords de surveillance spatiale avec l’Allemagne et l’Australie. Par ailleurs, Toulouse pourrait accueillir un centre d’excellence de l’Otan dans le domaine spatial.
« Nous devons désormais assurer notre défense de l’espace, et par l’espace. La tâche qui nous est confiée nous oblige : il s’agit de garantir la liberté d’accès et d’action dans l’espace, par une meilleure connaissance de ce qui s’y passe et une capacité de réponse face aux menaces émergentes. Il s’agit de renforcer l’autonomie stratégique de notre pays », a résumé le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE], dans son ordre du jour n°1.