La Géorgie lance l’important exercice militaire Noble Partner 2020 avec l’Otan

Les relations entre Tbilissi et Moscou sont loin d’être apaisées. Ainsi, en août 2008, et à l’issue d’une courte guerre l’ayant opposé à la Géorgie, la Russie reconnut l’indépendance de l’Ossétie du Nord et de l’Abkhazie, deux régions sécessionnistes géorgiennes. Un « indépendance » par ailleurs toute relative puisque ces dernières sont désormais sous tutelle russe, tant au niveau économique que militaire. Ce qui, côté géorgien, est vu comme une « annexion de facto » de ces deux territoires.

Cela étant, lors du sommet de l’Alliance atlantique organisé à Bucarest, en avril 2008 [soit quelques mois avant la guerre russo-géorgienne au sujet de l’Ossétie du Nord, ndlr], il fut décidé que l’Ukraine et la Géorgie « deviendraient membres de l’Otan ». Ce qui, à ce jour, ne s’est toujours pas concrétisé.

Cependant, en mars 2019, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, assura que la Géorgie intégrerait l’Alliance d’ici peu. « Nous allons continuer de travailler ensemble pour préparer l’adhésion de la Géorgie à l’Otan » et « nous n’acceptons pas que la Russie ou n’importe quelle autre puissance puisse décider qui peut être membre » de l’Otan, avait-il déclaré.

En effet, pour la Russie, voir la Géorgie rejoindre l’Alliance atlantique n’est pas acceptable. « J’espère que les dirigeants de l’Otan seront suffisamment intelligents pour ne pas faire de pas dans cette direction », avait ainsi déclaré Dmitri Medvedev, alors chef du gouvernement russe. « L’expansion de l’Otan constitue clairement une menace pour la Fédération de Russie », avait-il prévenu.

Quoi qu’il en soit, et même si elle n’en est pas [encore] membre, la Géorgie entretient d’étroites relations avec l’Otan, allant jusqu’à participer à plusieurs opérations menées par l’organisation, comme en Afgnanistan ou au Kosovo. Et ses forces armées s’entraînent régulièrement avec celles de l’Alliance, comme c’est le cas avec l’important exercice Noble Partner 2020, qui vient de débuter ce 7 septembre.

Ainsi, ces manoeuvres, qui vont durer une dizaine de jours, mobilisent pas moins de 2.700 militaires, avec la participation des États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Pologne.

Le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM], qui fournit le contingent le plus important, avec des unités issues notamment du 2e régiment de cavalerie, de la 173e brigade aéroportée ou encore des 12e et 101e brigades d’aviation de combat, explique que Noble Partner vise à « renforcer les partenariats régionaux » et à accroître l’état de préparation et l’interopérabilité » dans un « environnement d’entraînement réaliste » et avec des « exercices de tirs réels » et des « manœuvres d’infanterie mécanisée combinées. » Il s’agit également de renforcer la sécurité dans la région de la mer Noire.

Les exercices de ce genre constituent « l’élément le plus important des efforts pour rendre possible l’intégration de la Géorgie dans l’espace euro-atlantique », a fait valoir Giorgi Gakharia, le Premier ministre géorgien, lors de la cérémonie donnant le coup d’envoi de ces manoeuvres. Ils sont « une garantie de paix pour notre pays » et « ne sont dirigés contre personne », a-t-il assuré.

L’ampleur de cet exercice sera cependant moindre par rapport à ce qui avait été initialement envisagé. En effet, le ministère géorgien de la Défense a dû revoir ses plans en raison de la pandémie de covid-19, ce qui l’a contraint à revoir légèrement à la baisse ses ambitions.

Si elles ont fait beaucoup de cas de l’arrivée des militaires américains à Vaziani et au Camp Norio, les autorités géorgiennes ont été plus discrètes sur les contingents français, britannique et polonais. Cependant, l’ambassade de France à Tbilissi précise que la participation française à l’exercice Noble Partner 2020 se concentrera sur le « développement capacitaire de la Géorgie dans le domaine de la défense aérienne. »

En 2015 et en 2018, la Géorgie a effectivement acquis, auprès de la France, des équipements de défense aérienne, a priori des radars Ground Master 400 et 200 ainsi que des systèmes Mistral Atlas.

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