L’industriel canadien Icarus Aerospace dévoile un concept d’avion tactique inspiré par l’OV-10 Bronco

En 2015, l’US Navy engagea deux anciens avions d’attaque au sol OV-10 Bronco dans les opérations menées en Irak contre l’État islamique [EI ou Daesh]. Ces appareils, qui, par le passé, furent intensivement utilisés durant la guerre du Vietnam, effectuèrent 134 sorties, dont 120 missions de combat, pendant plus de 80 jours. Et avec un taux de disponibilité de 99%.

Selon The Daily Beast, qui révéla cette information, ces OV-10 Bronco avaient été engagés pour fourni un appui aux forces spéciales américaines dans le cadre d’une expérimentation visant à vérifier si des appareils de ce type pouvaient être aussi efficaces que les avions de combat modernes pour des missions de contre-insurrection, dans un environnement aérien peu contesté.

Depuis, les choses en restèrent là… même si d’autres évaluations ont été conduites par l’US Air Force avec des avions d’attaque légers, comme l’A-29 Super Tucano l’AT-6 Wolverine.

Quoi qu’il en soit, l’histoire des deux OV-10 Bronco en Irak a sans doute influencé le constructeur aéronautique canadien Icarus Aerospace. En tout cas, c’est que suggère le concept « TAV » [Tactical Air Vehicle – Véhicule aérien tactique] WASP qu’il a présenté cette semaine.

En effet, comme l’OV-10 Bronco, le TAV WASP est un avion bipoutre doté de deux turbopropulseurs, avec un cockpit en tandem. En revanche, avec un cellule profilée, il est plus imposant, avec une envergure de 15,5 m et une longueur de 15,85 m pour une masse maximale avoisinant les 10 tonnes [contre 6,5 tonnes pour l’appareil de North Americain].

Le Bronco pouvait emporter une grande variété de munitions. Tout comme le TAV WASP, qui dispose de 11 points d’emport externes, ce qui permet de le doter de bombes et de missiles à guidage laser, de bombes lisses, de missiles antinavires et air-air et même de torpilles. Il est en outre armé d’un canon fixe et d’un canon à tourelle de 360 degrés monté sous la nacelle [jusqu’à 30 mm].

En outre, le TAV WASP peut être équipé d’un radar à antenne active [AESA] et deux tourelles FLIR. Autre différence avec l’OV-10 Bronco : l’avion d’Icarus Aerospace est ravitaillable en vol, ce qui lui permet d’accroître son autonomie qui, sans cela, est de 6 heures.

Avion à décollage et à atterrissage courts [STOL], le TAV WASP peut voler jusqu’à l’altitude de 36.000 pieds, à la vitesse 360 noeuds [plus de 660 km/h]. Enfin, il a particularité de pouvoir être piloté à distance, comme un drone. Voire d’évoluer en étant autonome « si la mission l’exige ».

Dans sa communication, Icarus Aerospace insiste sur la conception de cet appareil, qui promet une « grande fiabilité » ainsi qu’une maintenance et une logistique plus simples. C’est une « solution ‘plug and play’ parfaite et abordable » pour « remplacer et même surpasser les flottes vieillissantes et presque obsolètes d’hélicoptères, d’avions et de drones plus coûteux », assure l’industriel. »Sa conception permet une utilisation 24 heures sur 24n 7 jours sur 7, 365 jours par année dans les environnements hostiles », fait-il encore valoir.

En effet, selon Icarus, le TAV WASP peut effectuer un large panel de missions : appui aérien rapproché, lutte anti-sous-marine, appui aux opérations spéciales, reconnaissance armée, recherche et le sauvetage au combat, guerre électronique, relais de communications, etc.

Le TAV « définit un créneau qui lui est propre et excelle dans la réponse à toutes les menaces quotidiennes existantes et futures auxquelles sont confrontées nos troupes, nos forces de sécurité et notre monde », a fait valoir Marko Ivankovic, ingénieur des essais en vol chez Icarus Aerospace.

Cela étant, l’industriel canadien n’est pas le premier à s’être visiblement inspiré de l’OV-10 Bronco : en 2011, les groupes sud-africains Paramount et Aerosud présentèrent l’Advanced High Performance Reconnaissance Light Aircraft [AHRLAC],un avion militaire léger destiné à la lutte anti-guérilla, l’observation et la surveillance. Depuis, cet appareil a effectué son vol inaugural en 2014 et Boeing s’est impliqué dans ce projet, en fournissant les systèmes de mission. En mai dernier, une version « américanisée » appelée « Bronco II » a été soumise à l’US Special Operations Command [USSOCOM], en partenariat avec Leidos et Vertex Aerospace.

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