Les forces américaines ont perdu un troisième drone en moins de six mois près d’Agadez, au Niger

Le 29 février, un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Gray Eagle de l’US Army [appartenant vraisemblablement au 160th Special Operations Aviation Regiment] s’était écrasé dans la région d’Agadez [nord du Niger], en raison, a priori, d’une « défaillance mécanique ».

Un peu moins de deux mois plus tard, un autre appareil du même type tomba aussi dans la même région, plus précisément dans les environs du village d’Aghlal’ingharen, à 35 km de la base aérienne 201 d’Agadez, réhabilitée par les forces américaines pour leurs opérations au Sahel.

Là encore, écartant toute action hostile, l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, privilégia une « défaillance mécanique » pour expliquer la perte de ce drone, dont les images de l’épave avaient été diffusées via les réseaux sociaux.

Le même scénario s’est répété le 13 août. En effet, l’US Africom a indiqué, à l’AFP, avoir à nouveau perdu un drone dans les environs d’Agadez, à cause d’une « défaillance mécanique ». Le type de l’appareil en question n’a pas été précisé. L’épave a pu être récupéré rapidement.

Visiblement, la région d’Agadez semble plutôt éprouvante pour la la mécanique des drones MALE qui y sont déployés… Cela étant, selon une enquête du Washington Post publiée en 2016, il était apparu que les forces américaines perdaient, en moyenne, une dizaine de drones par an, un « record » ayant même été atteint en 2015, avec 20 engins rayés de l’inventaire, à cause, le plus souvent, de pannes au niveau de leur générateur-démarreur.

Cependant, la défaillance mécanique n’est pas toujours la seule raison avancée par les forces américaines pour expliquer la chute d’un de leurs drones. En décembre 2019, l’US Africom avait soutenu que l’un de ses appareils alors en mission au-dessus de Tripoli [Libye] avait été abattu par un système russe Pantsir S1. Un drone italien MQ-9A Reaper avait probablement connu un sort identique quelques jours plus tôt.

Au Niger, l’US Air Force a aussi perdu un MQ-9 Reaper non armé, l’appareil s’était écrasé au moment d’atterrir à Niamey, en 2014. Même chose pour un Reaper français qui rentrait de mission, en novembre 2018. À l’époque, l’État-major des armées avait parlé d’une « perte de contact » de l’engin avec sa station de contrôle. Les résultats de l’enquête menée par la suite n’ont pas été révélés publiquement.

Pour rappel, la présence militaire au Niger [opération Juniper Shield] a été officialisée en 2013, après la signature d’un accord avec Niamey afin de soutenir l’opération française Serval. Puis, deux ans plus tard, les États-Unis et le Niger ont signé un accord militaire portant sur la lutte anti-terrorisme… D’où l’exploitation de la base d’Agadez, ainsi que celle de Dirkou.

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