Embargo sur les armes/Libye : La France a engagé un avion E-3F AWACS dans l’opération européenne Irini

L’opération navale européenne Irini, lancée le 31 mars dernier pour contrôler l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye, compte davantage de moyens aériens que de navires.

En effet, seuls la navire d’assaut amphibie italien ITS San Giorgio et la frégate grecque HS Spetsai sont actuellement déployés en Méditerranée centrale, à en croire le site Internet dédié à cette opération. En revanche, cette dernière peut compter sur au moins six aéronefs pour mener à bien sa tâche, même si leur présence est ponctuelle.

Ainsi, la Grèce a mis un EMB-145H AEW&C [détection et de commandement aéroporté] à la disposition d’Irini. De même que l’Allemagne, avec avion de patrouille maritime P3C Orion, le Luxembourg, avec un SW3 Merlin III, et la Pologne, avec un AN- 28B1R BRYZA pour des missions de surveillance. Quant l’Italie, elle déploie un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Predator.

La France, qui a été le premier pays européen à engager des moyens au sein de l’opération Irini, avec la frégate Jean Bart, n’est pas en reste. En juillet, l’État-major des armées [EMA] a ainsi fait part de la première mission d’un avion de surveillance maritime Falcon 50 de la Flottille 24F de la Marine nationale, depuisla base de Hyères [Var].

« Le Falcon 50 a effectué 3 heures de vol au nord des côtes libyennes. Sur les instructions de l’état-major de l’opération Irini, il a pu observer et rendre compte des mouvements maritimes dans cette vaste zone. Il a également interrogé plusieurs navires sur leur chargement, leur provenance, leur destination et leur équipage, et a pris les photos nécessaires pour en rendre compte de la manière la plus complète », avait alors expliqué l’EMA.

Cela étant, si la Marine nationale a été la seule sollicitée jusqu’à présent pour cette opération européenne, ce n’est désormais plus le cas. Le 6 août, un avion E-3F AWACS de l’armée de l’Air a en effet assuré une mission de 8 heures au profit d’Irini, le 6 août dernier.

« La mission a été planifiée et programmée en quelques jours puis commandée en temps réel par le Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes [CDAOA] en lien étroit avec le Centre de Planification et de Conduite des Opérations [CPCO] », précise l’EMA.

Ce n’est pas la première fois que l’un des quatre E3F AWACS du 36e Escadron de Détection et Contrôle Aéroportés [EDCA] « Berry » est engagé dans une dispositif aéromaritime européen. Cela a déjà été le cas dans les années 2009/10, dans le cadre de l’opération anti-piraterie Atalante, menée dans le golfe d’Aden.

Grâce à ses capacités de détection et de transmission des données, un E-3F AWACS est en mesure d’établir une situation aérienne et navale sur environ un million de km2, qu’il peut ensuite partager avec d’autres unités [en l’occurrence, des avions de patrouille maritime et des navires], tout en servan éventuellement de relais de communication.

Dans le cas d’Irini, l’E-3F AWACS a pu « enrichir la connaissance de l’activité maritime et aérienne en Méditerranée centrale », souligne l’EMA. Et même « voir » au-delà, c’est à dire en Libye même, où les livraisons d’armes aux deux camps rivaux [le gouvernement d’union national, soutenu par la Turquie, et celui de Tobrouk, qui bénéficie notamment de l’appui de la Russie, des Émirats arabes unis et de l’Égypte] se font régulièrement pas voie aérienne.

Photo :  Archive – EMA

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