Pour favoriser son industrie, l’Inde s’interdit d’importer 101 types d’équipements militaires

En mai, après avoir fait la promotion de la politique dite du « Make in India » et afin de faire face aux conséquences économiques de la pandémie de covid-19, le Premier ministre indien, Narendra Modi, est a proposé l’initiative « Atmanirbhar Bharat », laquelle vise à relancer et à stimuler l’industrie afin de faire en sorte que l’Inde soit en mesure de réduire ses dépendances à l’égard d’autres pays [dont la Chine, surtout] dans certains secteurs.

Cette initiative concerne également les achats d’équipements militaires, sachant que l’Inde est l’un des principaux importateurs d’armement au monde, avec la Russie, les États-Unis, la France et Israël comme principaux fournisseurs.

Ainsi, le 9 août, le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, a dévoilé les mesures qu’il venait de prendre dans le cadre de l’initiative « Atmanirbhar Bharat ». Et la plus importante est sans doute celle consistant à interdire progressivement l’importation de 101 équipements militaires pour favoriser la Base industrielle et technologique de défense [BITD] locale.

« Le ministère de la Défense est maintenant prêt pour donner une grande impulsion à l’initiative Atmanirbhar Bharat. Le ministère de la Défense introduira un embargo sur les importations de 101 articles […] pour stimuler l’indigénisation de la production de défense. L’embargo sur les importations devrait être progressivement mis en œuvre entre 2020 et 2024 », a en effet annoncé Rajnath Singh.

« Il s’agit d’un grand pas vers l’autosuffisance en matière de défense. Cette décision offrira une excellente opportunité à l’industrie indienne de la défense pour fabriquer les articles firgurant sur la liste [des 101 articles] en utilisant ses propres capacités de conception et de développement ou en adoptant les technologies conçues et développées par la DRDO [la DGA indienne, ndlr pour répondre aux exigences des forces armées », a insisté le ministre indien.

Les équipements figurant sur cette liste vont des sous-marins à propulsion classique aux avions de transport léger, en passant par les armes individuelles, les missiles ou encore les hélicoptères légers d’attaque.

« Toutes les mesures nécessaires seront prises pour garantir que les délais de production des équipements de cette liste négative soient respectés, ce qui comprendra un mécanisme coordonné de prise en main de l’industrie par les services de la défense », a assuré M. Singh.

Certains de ces équipements concernés sont d’ores et déjà fabriqués en Inde… mais sous licence, comme, par exemple, les sous-marins Scorpène, les fusils d’assaut AK-203, produits dans le cadre d’une coopération avec la Russie ou encore les avions de transport Casa C-295, assemblés par le groupe indien Tata à Hyderabad. À noter que les avions de combat ne sont pas cités.

« Une Inde autonome ne signifie pas une Inde coupée du reste du monde », assure New Delhi. Ce qui veut dire que les « investissements directs étrangers sont les bienvenus », de même que les technologies.

Photo : INS Kalvari (c) Indian Navy

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