La Marine nationale a testé un nouveau système pour naviguer sans signaux de géolocalisation par satellite

Ces dernières années, des navires signalèrent des anomalies avec leur système GPS alors qu’il naviguait dans les environs du détroit de Kertch, qui relie la mer d’Azov à la mer Noire. Et la Russie fut ainsi accusée de brouiller les signaux de géolocalisation par satellite.

L’an passé, l’Iran fut également soupçonné d’avoir recours au « spoofing », c’est à dire une technique consistant à envoyer de faux signaux GPS afin de tromper les navires dans naviguant dans une zone donnée.

D’où la recherche de moyens pour contrer ce type de menace. Dans sa dernière livraison, le magazine de la Marine nationale, Cols bleus, s’est fait l’écho d’une évaluation d’un nouveau système menée par le Centre d’expertise des programmes navals [CEPN] en grande rade de Toulon, avec le chasseur de mines tripatite [CMT] Lyre.

Ainsi, avec le concours du Service de soutien de la flotte [SSF] et de la composante « Cyber » de l’état-major de la Force d’action navale [ALFAN], le CPEN a testé le système « Cetos ePositioning » proposé par l’entreprise française iXblue, qui s’est fait un nom dans les centrales de navigation inertielle.

« Cetos e-positionnement apporte un positionnement plus robuste aux plates-formes navales en tirant le meilleur parti de tous les capteurs de navigation disponibles [radar, lidar, cartes bathymétriques…]. En corrélant des informations de navigation complémentaires, [ce système] est capable de réduire les erreurs de navigation et fournit un positionnement résilient et précis dans tous les environnements, y compris dans ceux où les signaux GPS sont brouillés », explique iXblue.

Concrètement, le système d’iXblue, qui apporte une « aide au positionnement en vue de la terre », permet de naviguer avec précision sans utiliser la géolocalisation par satellite. Pour cela, il comprend plusieurs caméras qui, reliées à un ordinateur, filment le relief côtier aux abords d’un bateau. Les flux d’images sont ensuite comparés à un modèle, ce qui permet de « déterminer, de manière continue, la position du navire », explique Cols Bleus.

« Ces flux vidéo sont ensuite présentés sur un écran tactique par un second système appelé ‘Cetos Vision’, chargé d’ajouter, en réalité augmentée, des symboles et tracés représentant les informations provenant du système de cartographie électronique [routes, bouées, amers, etc] auquel il est relié », poursuit le mensuel de la Marine nationale.

Cependant, ce dernier n’a pas précisé si cette expérimentation concernant la « e-Navigation » a été concluante. Si ce n’est que le Cetos e-Positionning constitue un « moyen supplémentaire d’interprétation » de l’environnement d’un navire.

« Comme toutes les expérimentations, cette évaluation de matériels novateurs apportera, aux équipes qui l’ont préparée et aux marins qui l’ont conduite, une idée précise du potentiel de ces systèmes destinés à accroître la performance opérationnelle des unités », conclut Cols Bleus.

Photo : iXblue

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