Arrivé en Méditerranée, le nouveau sous-marin Suffren va entamer les essais de son système de combat

Le mois dernier, le nouveau sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, tête de série du programme Barracuda, qui comptera six navires au total, avait dû regagner le chantier naval de Cherbourg, qu’il était censé avoir quitté définitivement pour une campagne de plongées en haute mer, dans l’océan Atlantique.

En effet, après avoir plongé jusqu’à son « immersion maximale » [supérieur à 300 mètres, ndlr], le Suffren dut repasser en cale sèche, dans la forme Cachin, à Cherbourg pour des « ajustements techniques » qui, selon la Direction générale de l’armement [DGA], font partie « du processus normal de déroulement des essais de qualification et de réception d’un premier sous-marin de série. » A priori, il s’agissait alors d’effectuer un réglage d’un système utilisé pour la « manœuvrabilité » de ce navire de 4.700 tonnes [en surface]. Et à cette occasion, des opérations de maintenance planifiées ultérieurement furent réalisées.

Le 30 juin, après trois semaines d’immobilisation, le Suffren quitta de nouveau Cherbourg pour reprendre le fil de ses essais en haute mer. Et il fut vu pour la dernière fois à Brest, le 13 juillet dernier… avant de réapparaître en Méditerranée extactement treize jours plus tard, plus précisément en rade des Vignettes, qui précède celle de Toulon. Puis il est reparti vers le large.

Le même jour, un communiqué du ministère des Armées a annoncé l’arrivée du SNA Suffren à la base navale de Toulon pour le 29 juillet. Une conférence de presse sera organisée à l’occasion avec l’ingénieure en chef de l’armement Julie, directrice du programme Barracuda, le capitaine de frégate Axel Roche, commandant du Suffren, le directeur du programme Barracuda de Naval Group, Hervé Glandais, et le directeur du centre d’expertise et d’essais DGA Techniques navales.

Désormais en Méditerranée, conformément au calendrier prévu, qui prévoit sa livraison à la Marine nationale d’ici la fin 2020, le Suffren entamera donc la troisième phase de ses essais, qui se porteront sur son système de combat et viseront à valider ses capacités opérationnelles.

« Centre nerveux du sous-marin, le système de combat concentre toutes les actions de contrôle/commande destinées à la mise en œuvre des senseurs et armes en temps réel. Il intègre de nombreux sous-systèmes [sonar, radar, navigation, armes…] assurant des capacités de veille et de lutte au-dessus et au-dessous de la surface de la mer », rappelle le ministère des Armées.

Et d’ajouter : « Il offre des capacités opérationnelles étendues, dont une détection sous-marine issue de la modernisation des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, un logiciel d’aide à la navigation électronique, un mât optronique de veille et un mât optronique d’attaque non-pénétrant remplacent les périscopes classiques, une capacité d’emport d’armes doublée par rapport aux SNA de type Rubis [torpilles lourdes F-21, missiles antinavire Exocet SM39 modernisé, missiles de croisière navals, ndlr], des liaisons de données tactiques assurant son interopérabilité et transmises par un système de communications modernisé. »

Pour rappel, durant cette campagne d’essais, supervisés par la DGA, le Suffren reste sous la propriété de Naval Group, son concepteur, tout en étant placé sous la responsabilité de la Marine nationale pour son commandement opérationnel.

Photos : Minsitère des Armées

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