Londres confie un contrat de 550 millions d’euros à Airbus pour un satellite militaire de télécommunications

Depuis des dizaines d’années, les communications par satellite des forces britanniques reposent sur la constellation « Skynet », qui a constamment modernisée au fil du temps. Actuellement, cette dernière a été portée au standard « Skynet 5 », avec la mise en orbite de quatre engins géostationnaires en bande X et à ultra-haute fréquence, fournis par EADS Astrium [devenu, depuis, Airbus Defence & Space] entre 2007 et 2012, dans le cadre d’un partenariat « public-privé » d’une valeur d’un peu plus de 4 milliards d’euros.

La question de faire évoluer à nouveau cette capacité s’est rapidement posée au sein du ministère britannique de la Défense [MoD]. Ce qui a donné lieu à des débats sur l’opportunité de lancer ou non le programme « Skynet 6 », alors que d’autres solutions potentiellement plus performantes auraient sans doute mérité d’être explorées, comme les mégaconstellations de satellites en orbite basse. Et cela d’autant plus qu’il s’agit de répondre à des besoins en la matière jusqu’en 2040.

« Le MoD craint que ‘Skynet 6’ ne soit juste qu’un cheval plus rapide quand d’autres conduiront une Ferrari », avait résumé le site spécialisé SpaceNews, en novembre 2018.

Finalement, le 19 juillet, Airbus Defence & Space a annoncé avoir obtenu de la part du MoD un contrat de 500 millions de livres sterling [550 millions d’euros] pour le « développement, la fabrication, la cyberprotection, l’assemblage, l’intégration, les tests et le lancement d’un satellite de télécommunications militaire, Skynet 6A », dont la mise en orbite est prévue en 2025.

Basé sur le satellite Airbus Eurostar Neo, le Skynet 6An qui « révolutionnera » les communications des forces britanniques, devra avoir une « durée de vie minimale de 15 ans ». Il sera « contrôlé à partir des stations terrestres existantes au Royaume-Uni, ce qui permettra une plus grande flexibilité et sécurité », souligne le MoD.

Ce dernier soutient par ailleurs que cet investissement de 500 millions de livres sterling aidera les forces britanniques à répondre aux « menaces partout dans le monde », y compris celles de « la Russie et de la Chine ». En outre, il garantira le maintien de « 500 emplois hautement qualifiés » au Royaume-Uni.

« Avec cet investissement majeur dans Skynet 6A, le développement du National Satellite Test Facility et le lancement d’un programme d’innovation dédié, nous établissons une nouvelle ambition audacieuse pour le Royaume-Uni dans l’espace », a fait valoir Amanda Solloway, la ministre britannique de la Recherche.

« Nous devons veiller à protéger les communications [de nos militaires] sur terre, sur mer ou dans les airs. La dernière frontière contestée est l’espace et nous devons donc fournir de la résilience et de meilleures communications pour nos forces. SKYNET 6A est l’une des nombreuses solutions dans lesquelles nous investirons au cours de la prochaine décennie. Ce gouvernement reconnaît l’urgence de défendre et de promouvoir les capacités spatiales », a quant à lui commenté Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense.

Quoi qu’il en soit, ce contrat est une bouffée d’air frais pour Airbus Defence & Space qui, en raison de l’atonie du marché spatial et le report de certains contrats militaires, a annoncé, en février, un plan de restructuration prévoyant la suppression de 2.665 postes, dont 346 au Royaume-Uni [puis 926 en Allemagne, 722 en Espagne et 464 en France].

Photo : MoD

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