La frégate Aconit a participé à des manoeuvres navales au large de Chypre

Les campagnes de prospection gazière que mène la Turquie dans la zone économique exclusive [ZEE] de la République de Chypre sont régulièrement dénoncée par l’Union européenne [UE], comme l’a encore récemment fait Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour la politique étrangère et la sécurité.

« Les forages illégaux de la Turquie doivent cesser » et « la délimitation des zones économiques exclusives contestées par la Turquie doit se faire dans le respect du droit international et en toute bonne foi, comme le propose Chypre », a déclaré M. Borell, le 25 juin dernier.

Devant les sénateurs, le 8 juillet, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a également évoqué ce sujet. « La Turquie a réalisé des forages en mer, au sud de Chypre, dans les zones 7 et 8, qu’elle considère comme relevant de son domaine économique maritime, et elle a annoncé des forages au large de la Crète, en violation du droit international maritime. Nous réagissons fortement contre cela et, sans entrer dans les détails, nous allons prendre des initiatives. Du reste, nous en avons déjà pris, notamment au Caire, avec mes homologues égyptien, chypriote, grec et italien, afin de définir une position commune sur cette zone », a-t-il dit.

Or, dans le même temps, Paris a une nouvelle fois assuré Nicosie de son soutien. En effet, la frégate légère furtive [FLF] Aconit, un temps engagée dans la mission européenne Irini, laquelle vise à faire appliquer l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye, a mis le cap vers la Méditerranée orientale pour rejoindre l’opération Chammal.

Arrivée dans cette région, l’Aconit a pris part à des manoeuvres navales organisées par le ministère chypriote de la Défense et impliquant les frégates Kanaris [Grèce] et Alpino [Italie]. Ces bâtiments ont évolué aux côtés des patrouilleurs rapides chypriotes Tsomakis, Georgiou et Ammochostos ainsi qu’avec le navire Ionnidis et deux hélicoptères.

Cet exercice, planifié par l’état-major de la Garde nationale chypriote en collaboration avec les états-majors des trois pays, s’est déroulé dans la zone maritime située au sud de Limassol, soit à proximité des zones 7 et 8 évoquées par M. Le Drian au Sénat. Selon Nicosie, l’une des thèmes de ces manoeuvres a porté sur la recherche et le sauvetage.

À l’issue de ces exercices multinationaux, le ministre chypriote de la Défense, Charalambos Petridis, a reçu les ambassadeurs de France, de Grèce et d’Italie pour les remercier de « l’intérêt de leurs pays ppur la région de la Méditerranée orientale ainsi que pour leurs positions fermes concernant la ZEE de Chypre et le respect du droit de la mer. » Selon le compte-rendu qui en a été fait, les diplomates ont assuré que « l’excellente coopération à plusieurs niveaux qui s’est développée se poursuivra sans interruption et sera renforcée. »

La Marine nationale a déjà participé à au moins deux exercices organisés par Chypre, le dernier ayant mobilisé le groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Foch. Appelé « Talos », il avait consisté à tester et à entraîner la défense aérienne chypriote via des attaques simulées de Rafale M.

Photo : Frégate Aconit (c) Marine nationale

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