Otan : L’armée de Terre revient en Lituanie avec 5 chars Leclerc et 14 VBCI

Si elle a décidé de suspendre sa participation à l’opération Sea Guardian, menée par l’Otan en Méditerranée, après un grave incident avec la marine turque, la France reste impliquée dans d’autres missions conduites sous l’égide de l’Alliance, en particulier dans la région de la Baltique.

Ainsi, depuis le 1er mai, quatre Mirage 2000-5 de l’Escadron de chasse 1/2 Cigognes assurent des missions de surveillance et de police du ciel depuis l’Estonie, dans le cadre de l’opération enhanced Air Policing [ou Baltic Air Policing]. Et, en juillet, 300 militaires de l’armée de Terre [et de la gendarmerie prévôtale] seront déployés à Rukla, en Lituanie, au titre de la présence avancée renforcée de l’Otan [eFP – enhanced Forward Presence].

Pour rappel, lors du sommet de l’Otan organisé à Varsovie en 2016, il avait été décidé de prendre des mesures dites de « réassurance » au profit des pays baltes et de la Pologne. Quatre bataillons multinationaux y ont depuis été déployés, afin de dissuader la Russie de mener des actions qui seraient en-deçà du seuil de déclenchement de la clause de défense collective définie par l’article 5 du Traité de l’Altlantique Nord.

La France a donc régulièrement pris part à cette eFP depuis mars 2017. Ainsi, dans le cadre de la mission « Lynx », l’armée de Terre a envoyé, à plusieurs reprises, une compagnie et ses appuis en Estonie, où est déployé un bataillon multinational placé sous commandement britannique. Et, en 2018, au terme d’une manoeuvre logistique effectué dans des conditions difficiles, les moyens engagés dans la région ont été transférés pour la première fois en Lituanie, où l’Allemagne tient le rôle de nation-cadre.

Ce retour des forces françaises en Lituanie va notamment se traduire par le déploiement, courant juillet, de 5 chars Leclerc, de 14 Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] et de 5 Véhicules de l’avant blindé [VAB]. Ces moyens, plus étoffés que par le passé, avec un char Leclerc de plus, seront fournis par le 5e Régiment de Dragons [RD], qui a terminé sa mise en condition finale au CENTAC-1er BCP de Mailly-le-Camp en avril dernier.

« Ce dispositif robuste, qui constitue près d’un quart de la force de manœuvre du bataillon déployé en Lituanie, concrétise les engagements politiques et témoigne de la solidarité française vis-à-vis de ses Alliés baltes », fait valoir l’État-major des armées [EMA]. Et d’ajouter : « Cet engagement multinational constitue par ailleurs une excellente opportunité de parfaire l’interopérabilité de nos forces avec celles de la nation-cadre d’eFP en Lituanie (l’Allemagne), de la nation-hôte et de l’ensemble des autres nations contributrices. Il participe également au maintien en condition opérationnelle de nos soldats et de nos matériels. »

Plus généralement, la région de la Baltique est une zone d’intérêt pour la France, étant donné que 200.000 de ses ressortissants y sont établie et qu’elle représente un tiers du produit intérieur brut [PIB] européen.

Pour rappel, et après un blocage de la Turquie, l’Otan vient de donner son feu vert à nouveau plan de défense des pays baltes et de la Pologne, appelé « Eagle Defender. »

Photo : 5e Régiment de Dragons

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