Les réservistes de l’Armée populaire de libération vont être placés directement sous l’autorité du Parti communiste chinois

Il est difficile d’avoir une idée précise du nombre de réservistes susceptibles de renforcer les effectifs de l’Armée populaire de libération [APL], les chiffres, selon les sources, allant de 510.000 à 800.000. En outre, il faut compter également les miliciens, dont ignore, là encore, le nombre. Selon une étude le Centre de recherches internationales [CERI] de Science Po Paris, il doit « avoisiner les sept millions. »

En effet, précise le CERI, « il n’existe pas de décompte précis de cette force dont le rôle politique consiste a opérer au plus près des populations dans le cadre de missions de surveillance ou, plus largement, de sécurité publique, à la manière des policiers municipaux. » Et d’ajouter que, « en tant que premier échelon du personnel politique paramilitaire, les miliciens jouent un rôle logistique non négligeable. Chargés des basses œuvres, ils contribuent activement aux missions de ravitaillement, de secours, de construction ou de déplacement des troupes et du matériel militaire. »

Enfin, la Police armée du peuple [PAP], avec ses 800.000 membres, constitue une autre force paramilitaire. « Ce ne sont donc pas des forces militaires au sens strict du terme, mais elles joueraient officiellement un rôle d’appui et de soutien en cas de conflit aux frontières ou sur le territoire chinois », relève la même étude du CERI.

Or, le 22 juin, l’agence Xinhua a indiqué qu’un amendement venait d’être adopté afin de placer cette Police armée du peuple [ou populaire] sous la « direction centralisée et unifiée du Parti communiste chinois et de la Commission militaire centrale », en rappelant que cette force paramilitaire « a pour mission de patrouiller, de gérer les urgences de sécurité, et de prévenir et traiter les activités terroristes » tout en ayant à « appliquer la loi maritime et participer aux opérations de secours entre autres. »

Et les unités de réservistes de l’APL vont connaitre le même sort, à compter du 1er juillet. Jusqu’alors, elles étaient placées sous la « double direction des organes militaires et des comités locaux du Parti. » Désormais, elles relèveront donc directement du commandement centralisé et unifié du Comité central du Parti communiste chinois et de la Commission militaire centrale.

« Notant que les forces de réserve sont une partie importante de l’Armée populaire de libération de la Chine, la décision déclare que l’ajustement de la structure de commandement vise à maintenir une direction absolue du PCC sur l’armée et à construire une armée forte dans la nouvelle ère. […] Elle appelle les unités militaires et civiles concernées à prendre des mesures actives et coordonnées pour mettre en œuvre les changements apportés à la structure de commandement ». explique Xinhua.

Ces décisions ont été annoncées alors que les relations entre la Chine et l’Inde sont actuellement compliquées, en raison de leurs différends sur le tracé de leur frontière, notamment dans la région du Ladakh. En outre, la remise en cause du statut de Hong Kong par Pékin constitue une autre source de tensions, de même que la pression mise sur Taïwan et les revendications territoriales en mer de Chine méridionale.

« La centralisation du commandement des forces de réserve facilitera leur mobilisation et leur gestion », a fait valoir Li Daguang, professeur à l’Université de la Défense nationale de l’Armée populaire de libération, dans les colonnes du Global Times, journal qui suit la ligne du PCC. « Ces forces de réserve ne seront normalement pas mobilisées avant le déclenchement d’une guerre, les forces d’active étant suffisantes pour résoudre d’éventuels conflits militaires, comme celui entre la Chine et l’Inde », a-t-il ajouté.

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