Un sous-marin inconnu, au « comportement inhabituel », a été repéré près des côtes japonaises

Le 20 juin, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’un sous-marin « inconnu » avait été repéré deux jours plus tôt dans une zone située au nord-est de l’île d’Amami Oshima, qui dépend de la préfecture de Kagoshima, dans le sud de l’archipel.

D’où le déploiement par la Force maritime d’autodéfense japonaise [JMSDF] de moyens relativement importants pour le pister, comprenant le porte-hélicoptères JS Kaga, les destroyers Ashigara et Akizuki ainsi que des avions de patrouille maritime Kawasaki P-1 et P-3C Orion.

Le sous-marin en question est passé entre l’île de Tokara et celle Amami Oshima sans faire surface, a précisé le ministère. Puis, le 20 juin au matin, il a navigué dans une zone contiguë à l’ouest de l’île de Yokoto, toujours en étant en immersion.

Pour rappel, une zone contiguë est un « espace tampon » sur lequel l’État côtier peut faire valoir ses droits [douane, police, droit de poursuite, etc]. D’une largeur maximale de 12 milles, elle peut donc s’étendre jusqu’à 24 milles des côtes depuis la ligne de base droite.

Selon le droit maritime international, les sous-marins ne sont pas tenus de faire surface et de présenter leur pavillon dans une zone contiguë. En revanche, cette obligation s’impose quand ils évoluent dans les eaux territoriales d’un pays tiers, c’est à dire dans la limite de 12 milles depuis la côte.

Le ministre japonais de la Défense, Taro Kono, a dit avoir donné des « instructions pour prendre toutes les mesures possibles afin de surveiller » ce sous-marin et « collecter toutes les informations » utiles.

Pour le moment, Tokyo n’a pas souhaité préciser officiellement la nationalité et le type du sous-marin pisté car, selon The Japan Times, cela pourrait « donner des éléments sur les capacités de détection » de la JMSDF.

Cependant, officieusement, des sources du ministère nippon de la Défense ont affirmé à la presse qu’il s’agirait d’un sous-marin chinois. Et d’ajouter, sans plus de détails, que son « comportement est inhabituel ».

Il s’agirait de la seconde incursion d’un sous-marin chinois [si la nationalité de celui qui a été pisté est confirmée] en un peu de deux ans et demi. En janvier 2018, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type 093A fit en effet surface au large des îles Senkaku, objet d’un différend entre Tokyo et Pékin. Il avait été préalablement détecté quelques jours plus tôt, alors qu’il naviguait « sous l’eau dans une zone contiguë aux eaux territoriales japonaises. »

Photo : JMSDF P-1(5512) / Hunini

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