Au moins 24 soldats maliens ont été tués dans une embuscade dans la région de Diabaly
Alors que Barkhane, la Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S] et les armées locales concentrent leurs actions dans le Liptako-Gourma [soit la région dite des « trois frontières » car située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso] en accentuant notamment la pression mise sur l’État islamique au grand Sahara [EIGS], la situation qui prévaut ailleurs est plus contrastée.
Dans le dernier rapport sur le Mali qu’il a remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a en effet relevé que « des groupes terroristes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique ont poursuivi leurs attaques contre les forces de sécurité et les civils dans le nord et dans le centre du Mali et de nouveaux affrontements entre ces groupes ont été signalés. »
Outre le fait qu’ils s’en prennent régulièrement aux forces maliennes ainsi qu’aux populations dans le centre du Mali, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] et l’EIGS s’y disputent « le contrôle des itinéraires de trafic », a souligné M. Guterres.
Cependant, et pour le moment, le GSIM est l’organisation terroriste la mieux implantée dans cette région, notamment dans le secteur allant de Mopti à Segou. En janvier, il y avait revendiqué un assaut meurtrier contre le camp de la gendarmerie malienne établi dans la localité de Sokolo, située près de la frontière avec la Mauritanie. Et il est probable qu’il soit à l’origine de l’embuscade meutrière dans laquelle est tombé un convoi des Forces armées maliennes [FAMa, le 14 juin, dans les environs de Diabaly.
Ainsi, une patrouille des FAMa, constituée d’une douzaine de véhicules, a été attaquée alors qu’elle se trouvait à Bouka Weré, une localité située au sud-est de Diabaly, à une centaine de kilomètres de la frontière mauritanienne.
Dans un premier temps, une source officielle a indiqué que sur les quatre pick-up ayant réussi à s’extraire de l’embuscade, trois avaient pu regagner le camp de Gomacoura, l’un d’eux s’étant embourbé en cours de route. Restait alors à connaître le sort du reste du convoi… et donc celui d’une quarantaine de soldats, alors portés disparus.
Les recherches, notamment aériennes, n’auront pas tardé à apporter une réponse. Le lendemain, l’état-major des FAMa a en effet indiqué qu’au moins 24 soldats avaient été tués lors de cette embuscade. Et que huit autres ont pu être « récupérés ». Enfin, il a aussi fait état de la destruction de quatre véhicules, sans préciser si les autres ont été emportés par les assaillants. En outre, rien n’a été dit sur d’éventuels prisonniers.
Ayant déjà été impliqué dans plusieurs attaques contre les FAMa dans la région de Segou, Bah ag Moussa, un cadre du GSIM, fait figure de principal suspect pour cette embuscade. Ancien officier des forces maliennes, il fut l’un des membres fondateur d’Ansar Dine, le groupe jihadiste d’Iyad ag Ghali.
Selon les renseignements de l’ONU, après un passage au sein Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad [HCUA], Bah ag Moussa a pris le commandement des opérations du GSIM dès la formation de cette organisation, qui fédére plusieurs groupes armés terroristes [GAT], dont Ansar Dine, la katiba Macina ou encore la filiale sahélienne d’al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI].
Photo : Ministère des Armées / Archive