Les députés vont de nouveau se pencher sur la disponibilité des hélicoptères militaires

En 2002, un rapport publié par le sénateur Serge Vinçon au sujet des hélicoptères utilisés par les forces françaises fit beaucoup de bruit. En effet, le parlementaire y décrivait une situation alarmante, avec des taux de disponibilité très bas et un risque de rupture capacitaire.

Depuis, une partie de la flotte d’hélicoptères a été renouvelée… mais il subsiste encore des « trous dans la raquette », notamment dans le domaine du transport lourd. Quant aux taux de disponibilité [lesquels posent la question du maintien en condition opérationnelle], les réformes se sont ajoutées aux réformes…

En 2018, un autre rapport, cette fois rendu par le sénateur Dominique de Legge, déplorait une « envolée des coûts de maintenance » et une « indisponibilité chronique », tout en appelant à prolonger les efforts dans ce domaine.

Cela étant, les hélicoptères des forces françaises ont régulièrement fait l’objet de rapports, que ce soit à l’occasion des discussions budgétaires à chaque automne ou lors de missions d’informations, l’un des derniers en date ayant abordé le sujet étant celui remis l’an passé par les députés Jean-Jacques Ferrara et Christophe Lejeune, dans le cadre de travaux plus vastes portant sur l’action aérospatiale de l’État.

En outre, depuis 2012, on pouvait avoir une idée de l’évolution de la disponibilité des hélicoptères grâce aux questions écrites posés au ministère des Armées par le député François Cornut-Gentille. Les chiffres pour l’année 2019 étant attendus dans la mesure où ils auraient permis de mesurer les premiers effets de la réforme du MCO-Aéro, lancée par Florence Parly, la ministre des Armées, en décembre 2017.

Seulement, et contrairement aux années précédentes, le ministère des Armées n’a pas jugé opportun de communiquer publiquement les taux de disponibilité de l’ensemble de ses aéronefs, en évoquant des « impératifs renforcés de confidentialité. »

Évidemment, on est plus enclin à donner des chiffres quand ces derniers sont bons… Quoi qu’il en soit, on devrait bientôt en savoir plus. En effet, la commission de la Défense nationale, à l’Assemblée nationale, a annoncé, ce 15 juin, la mise en place de trois « missions flash » qui, explique-t-elle, se distinguent des « missions d’information classique par leur sujet, très ciblé sur l’actualité, par leur durée, très resserrée dans le temps et par leurs conclusions, qui feront l’objet d’une communication écrite courte et centrée sur les recommandations ».

Au regard de l’actualité de ces dernières semaines, deux de ces « missions flash » porteront sur la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19. La première s’intéressera aux « relations entre autorités civiles et militaires », avec l’objectif d’évaluer leur efficacité. La seconde, confiée à Jean-Louis Thiérot et à Benjamin Griveaux, consistera à « explorer la contribution que pourrait prendre l’industrie de défense au plan de relance » de l’économie.

Enfin, la dernière « mission flash », qui est donc urgente, portera donc sur « les hélicoptères des armées », avec les députés Jean-Jacques Ferrara et Jean-Pierre Curbertafon aux commandes.

« Capacité communes aux trois armées, les hélicoptères sont intensément employés en opération, sur le territoire national comme en OPEX, dans le cadre de missions les plus diverses. […] La cohérence du parc et son adaptation à nos ambitions méritent d’être interrogées, d’autant que la faible disponibilité des appareils constitue une difficulté persistante. Le maintien en condition opérationnelle de la flotte héliportée apparaît comme un enjeu de premier ordre », explique Françoise Dumas, la président de la commission de la Défense.

Photo: Ministère des Armées

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