L’armée de Terre a reçu ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance

Annoncée en 2019, la livraison des premiers Systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] à l’armée de Terre a finalement été annoncée ce 15 juin par le ministère des Armées. Ce qui marque le début du remplacement des « drones de renseignement au contact » [DRAC], en service au sein du 61e Régiment d’Artillerie [RA] depuis 2008.

« Notre stratégie prévoit le renforcement de fonctions clés comme le renseignement, ces drones en sont une des incarnations. Agiles, efficaces et faciles à utiliser, leur arrivée dans nos forces armées est une excellente nouvelle et une traduction supplémentaire des efforts de remontée en puissance de nos armées dans le cadre de la Loi de programmation militaire. Fabriqués en France par l’entreprise Thales », a commenté Florence Parly, la ministre des Armées, au sujet de la livraison des trois premiers SMDR.

Le SMDR repose sur trois drones Spy’Ranger de Thales, qui s’est associé avec les PME françaises Aviation Design et Merio pour remporter ce marché, notifié par la Direction générale de l’armement [DGA] en décembre 2016.

À l’époque, le choix du Spy’Ranger s’était fait aux dépens du SkyGhost [SurveyCopter, filiale d’Airbus Defence & Space], du Skylark 1LE [Elbit Systems], l’Orbiter [Aeronautics Defense Systems], le Fly Eye [Sagem] et le DT-26M [ECA Group/Delair-Tech].

Ces trois premiers SMDR ont d’abord fait l’objet de vérifications sur le site d’Élancourt de Thales et sur celui du centre DGA Techniques Terrestres.

Pouvant être mis en oeuvre en 12 minutes par un binôme [installation de la rampe de lancement, assemblage du drone, initialisation de la station de contrôle et tests avant le vol], le SMDR est, avance le ministère des Armées, « deux fois plus performant que son prédécesseur ».

Le « SMDR se compose de trois drones identiques Spy’Ranger et d’une station sol. Équipé d’une boule optronique haute définition fonctionnant de jour comme de nuit, il offrira des performances accrues de détection, de reconnaissance et d’identification. D’une envergure de près de 4 mètres et d’une masse de 15 kg, le drone dispose d’une autonomie de l’ordre de 2h30 », souligne-t-il.

Par ailleurs, ce sysètme utilise une liaison de donnée qui, issue d’une étude amont appelée « ELSA » [Etude et démonstration d’une liaison de données universelle des systèmes autonomes aéroterrestres], permet la transmission de flux vidéo en haute définition jusqu’à 30 km de la station sol en temps réel et de « façon fiable et sécurisée. »

« La charge utile constitue une véritable innovation en soi. La plupart des drones ne sont en effet pas en mesure de maintenir leurs capteurs sur l’objectif lors de manœuvres soudaines et brutales. La gyrostabilisation dont bénéficie le mini drone Spy’Ranger permet de maintenir la caméra et les capteurs embarqués en ligne sur l’objectif, même si l’aéronef repousse au maximum les limites de la cellule en termes de manœuvrabilité », fait valoir Thales.

Au total, 35 SMDR ont été commandés par la DGA. Sur ce nombre, dix devront avoir été livrés à l’armée de Terre en 2020, les 25 derniers étant attendus en 2021.

Les trois systèmes qui viennent d’être livrés vont d’abord faire l’objet d’expérimentations par la Section technique de l’armée de Terre [STAT] avant d’être mis en oeuvre par les unités d’artilleries, à commencer par le 61e RA. Il est prévu de les déployer en opération d’ici la fin de cette année.

Photo : ministère des Armées

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