L’incendie à bord du sous-marin nucléaire d’attaque « Perle » a été maîtrisé

L’incendie qui s’est déclaré à bord du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] « Perle », aux environs de 10h30, le 12 juin, a pu être maîtrisé par les marins-pompiers et pompiers après plus de 14 heures d’intervention.

« Cette nuit, l’incendie à bord du sous-marin Perle a été éteint à 00h50, après plus de 14 heures d’une lutte qui a mobilisé une centaine de marins-pompiers et pompiers, ainsi que plus de 150 personnes en soutien. Merci à eux », a en effet indiqué Florence Parly, la ministre des Armées, qui doit se rendre à Toulon ce 13 juin.

Pour rappel, en cale sèche au bassin en zone Missiessy, au sein de la base navale de Toulon, depuis janvier, le SNA Perle faisait l’objet d’une ultime Interruption pour entretien et réparations [IPER] sous la maîtrise d’oeuvre de Naval Group et la responsabilité du Service de Soutien de la Flotte [SSF]. Le combustible nucléaire de son réacteur ainsi que ses équipements et munitions avaient donc été retirés.

Ce chantier avait été suspendu durant les deux mois qu’on duré confinement décidé pour limiter la progression de l’épidémie de Covid-19. Les travaux ont repris qu’en mai dernier, en tenant compte des nouvelles mesures sanitaires. Au moment du départ de l’incendie, dans les parties inférieures situées à la proue du sous-marin [et dans un endroit difficile d’accès], environ 40 employés travaillaient à bord.

Ce feu a mobilisé les marins-pompiers de la base navale de Toulon, qui ont déployé un bateau-pompe, les pompiers du SDIS 83, une trentaine de marins pompiers venus de Marseille avec 11 véhicules spécialisés [dont un robot], des marins de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA], qui ont apporté un soutien technique et les équipages des autres sous-marins et de l’École de navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaire [ENSM-BPN], lesquels ont assuré la protection depuis le quai.

Selon la préfecture maritime Méditerranée, le feu a pu être maîtrisé par le remplissage des fonds en tranche avant du sous-marins par de la mousse. La recherche d’autres foyers éventuels d’incendie est en cours. Les compartiments de propulsion n’ont pas été touchés.

Quant aux émanations de fumées, le préfet du Var a indiqué que trois évaluations concernant sur le « risque de toxicité » aux abords de la base navale ont conclu à « l’absence de pollution significative de l’air. »

Il restera évidemment à évaluer les dégâts subis par le SNA Perle, qui devait rester en service jusqu’en 2030 avant d’être remplacé par un sous-marin de la classe Barracuda. Et le temps qu’aura duré cet incendie n’incite guère à l’optimisme, les dommages causés par ce dernier risquant d’être irrémédiables.

« Les échos que j’en ai ne sont pas bons. Si la coque épaisse, structure qui permet au sous-marin de descendre à plus de 300 m de profondeur, a travaillé, j’ai bien peur que le bateau soit foutu », a expliqué un ex-sous-marinier au quotidien Var Matin. « On émet des doutes sur les chances de sauver le bateau », a confirmé un employé de Naval Group auprès de la même source. Cependant, la préfecture maritime Méditerranée garde encore espoir. « Il est trop tôt. Pour l’heure, on ne parle pas de perdre le bateau », a-t-elle fait valoir.

Le premier SNA de type Barracuda, le Suffren, qui vient d’entamer ses essais en haute mer, doit remplacer le SNA Saphir, désarmé en juillet 2019. Ce qui fait que, si les dégâts subis par le SNA Perle sont trop importants pour justifier la poursuite de son IPER, la Marine nationale ne pourrait compter que cinq sous-marins nucléaires d’attaque au lieu de six pendant longtemps… Ce qui l’obligera à revoir l’organisation de ses missions liées à la dissuasion nucléaire et redéfinir ses priorités.

En effet, les SNA sont indispensables à la sûreté et au soutien des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] comme à la protection d’un groupe aéronaval [SNA] ou d’une force de projection. En outre, ils assurent des missions de renseignement et peuvent mener des opérations spéciales.

Photo : Préfecture maritime de la Méditerranée, via Twitter

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]