L’US Air Force n’exige plus de taille minimale pour le recrutement de ses pilotes

Depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force peine à retenir ses pilotes, qui, malgré les augmentations de leurs primes et les divers avantages qui leur ont été accordés, continuent de céder à l’attrait des compagnies aériennes civils. Sans doute que, avec la crise du transport aérien actuelle, provoquée par la pandémie de Covid-19, la situation évoluera dans l’autre sens…

En attendant, selon les derniers chiffres, il manque 2.100 pilotes à l’US Air Force sur les 21.000 dont elle a besoin. Soit un déficit de 10%, qui ne cesse de se creuser depuis 2016.

Si l’effet des mesures prises pour éviter les départs vers le secteur privé n’ont jusqu’ici pas fonctionné, un autre levier consisterait à augmenter le recrutement. Seulement, là aussi, l’US Air Force est à la peine… L’un des principaux écueil étant que le « vivier » de candidats potentiels n’est pas aussi important qu’il le devrait, en raison notamment d’antécédents médicaux parmi la jeunesse américaine. Un autre serait le manque d’attractivité…

En 2016, il avait été constaté que le recrutement des forces américaines se concentrait à nouveau de plus en plus sur ses viviers traditionnels, à savoir la population rurale et les États du Sud, les citadins et les les États du Nord-Est des États-Unis ne montrant pas une appétence particulière pour servir sous les drapeaux.

Quoi qu’il en soit, il avait été demandé au Pentagone d’assouplir ses critères de recrutement. Ce qui vient de faire l’US Air Force, en n’exigeant plus de taille minimale pour ses pilotes.

En effet, jusqu’alors, pour s’asseoir aux commandes d’un F-15 ou d’un C-130 Hercules, il fallait mesurer au moins 1m62 et ne pas dépasser 1m95. Et la hauteur en position assise devait être comprise entre 86 et 101 cm.

Une telle exigence a fait que 44% de la population féminine américaine âgée de 20 à 29 ans était inapte pour devenir pilote. En effet, selon les données anthropimétriques, la taille moyenne des femmes d’outre-Atlantique, âgées de 20 et plus, est de 1m60 contre 1m76 pour les hommes.

« Il est difficile de déterminer le nombre de femmes qui n’avaient pas présenté de demande auparavant en raison de leur perception de ne pas être pleinement qualifiées ou d’avoir à demander une dérogation », a toutefois admis le lieutenant-colonel Christianne Opresko, chef de l’Air Crew Task Force de l’US Air Force.

Une taille minimale était alors requise pour une raison liée à la sécurité des vols. Et c’était aussi la garantie que les futurs pilotes soient capables de piloter tous les avions en service au sein de l’US Air Force.

« Historiquement, la plupart de nos avions ont été conçus pour la taille d’un homme moyen », a souligné le lieutenant-colonel Jessica Ruttenber. Avec la suppression de cette exigence, une analyse anthropométrique des candidat(e)s pilotes permettra déterminer le type d’avion qu’ils pourront pilotes en toute sécurité, explique l’US Air Force.

« Il s’agit d’une énorme victoire, en particulier pour les femmes et les minorités de petite taille qui, auparavant, pouvaient supposer qu’elles n’étaient pas qualifiées pour nous rejoindre », a fait valoir Gwendolyn DeFilippi, une responsable des ressources humaines au sein de l’US Air Force.

Photo : Lt. Col. Christine Mau, pilote de F-35A (c) US Air Force

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