La Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris a assuré plus de 10.000 interventions liées au Covid-19

La région parisienne ayant été particulièrement affectée par l’épidémie de Covid-19 [avec plus de 6.900 décès au 23 mai], la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris [BSPP] s’est évidemment retrouvée en première ligne pour assurer les transferts de patients contaminés vers les hôpitaux franciliens.

Unité de l’armée de Terre [qui relève de l’arme du Génie] placée pour emploi sous l’autorité du préfet de police de Paris, la BSPP a ainsi assuré plus de 10.600 interventions liées au Covid-19 entre le 24 janvier et le 11 mai. Tel le chiffre avancé par son commandant, le général Jean-Marie Gontier, dans le hors-série de son magazine « Allo 18 ».

« Au paroxysme de cette crise sanitaire, la Brigade a répondu à plus de 2.500 appels quotidiens et réalisé plus de 600 interventions Covid-19 par jour, sans ne jamais avoir à dégrader la qualité de sa réponse contre les incendies », a précisé le général Gontier.

Durant cette crise sanitaire, qui a affecté ses modes opératoires et son organisation, la BSPP a su s’adapter en en prenant « différentes postures successives [préparation, consolidation, engagement] liées aux trois stades gouvernementaux pour remplir sa mission avec succès dans trois compartiments de terrain différents », poursuit son commandant.

Outre les interventions liées au Covid-19, la BSPP a également renforcé les équipes de réanimation et de soins intensifs post-réanimation des deux hôpitaux d’instruction des armées [HIA] franciliens [Percy à Clamart et Bégin à Saint-Mandé], participé aux transferts de patients vers des centres hospitaliers de province [opération Chardon] et apporté une aide logistique à l’Agence régionale de Santé d’Île-de-France.

« La qualité du travail accompli dans des circonstances exceptionnelles ainsi que les sacrifices personnels et familiaux, consentis pour faire face à cette crise, portent la marque des
femmes et des hommes d’action et de conviction », a tenu à souligner le général Gontier.

À noter que pour faire face à toutes ces sollicitations, et dans le cadre de l’opération Résilience, la BSPP a reçu l’appui d’autres unités de l’armée de Terre, en particulier du Régiment Médical [RMED]. Ce dernier lui a affecté des soldats formés aux techniques du secourisme pour renforcer les équipages de véhicules de secours à victimes lors des interventions relatives au Covid-19.

Par ailleurs, et comme l’explique le colonel Richard Morel, le chef d’état-major de la BSPP, le confinement a été un « soulagement » pour les sapeurs-pompiers de Paris.

« Pourquoi ? Parce que nous sommes dans la crise depuis fin janvier, avec l’envoi de personnel de notre service de santé à Wuhan pour tester nos ressortissants et les accompagner durant leur rapatriement. Ensuite, nous sommes montés en puissance progressivement en passant les deux premiers stades successifs de l’épidémie en France. Nous nous sommes préparés en termes de logistique, de moyens, de doctrine, lentement mais sûrement, au gré de la montée en gamme du nombre d’interventions qui, petit à petit, a commencé à progresser. Le confinement a donc été un soulagement car, à ce moment-là, nous étions déjà dans la crise depuis deux mois », a en effet expliqué le colonel Morel.

« Effectivement, à l’annonce du confinement, la situation se clarifie pour nous. Sur le plan opérationnel, nous connaissons une augmentation des interventions, en plus du fond d’interventions habituel, et nous sommes dans la partie ascendante de la cloche épidémique. Donc lorsque le confinement se met en place, c’est en quelque sorte un soulagement car nous pouvons concrétiser notre préparation et adapter nos procédures », a confirmé le professeur Bertrand Prunet, le médecin-chef de la BSPP.

C’est à partir du confinement que le nombre d’interventions assurées par la BSPP est monté en flêche. Et la coronavirus n’a pas épargné les sapeurs-pompiers de Paris. Mais sa progression a vite été maîtrisée.

« Il y a eu, dès les dix premiers jours de la crise, des sapeurs-pompiers particulièrement touchés, notamment à la division santé. Fort heureusement, ceux qui ont attrapé cette maladie ont guéri et ont pu reprendre leur activité. Finalement, la contamination s’est avérée assez limitée et s’est vite stabilisée. La courbe épidémique au sein de l’institution s’est arrêtée assez vite », a en effet indiqué le médecin-chef de la BSPP.

Quoi qu’il en soit, le statut militaire de la brigade aura été un élément déterminant dans cette crise. C’est, en tout cas, la conclusion du colonel Morel. « La force de la BSPP encore une fois réside dans sa militarité et son expérience. Structures bien rôdées, personnels aguerris, entraînés et disciplinés, faculté d’anticipation, sens de la mission, sont autant de facteurs favorables qui permettent de faire face et ont permis ici en l’occurrence de passer l’obstacle », a-t-il estimé.

Pour rappel, en 2018, la BSPP a assuré 520.000 interventions, soit 70.000 de plus que lui permettent ses capacités. Il est encore trop tôt pour mesurer l’effet de l’épidémie de Covid-19 sur son activité. Il est possible que le confinement se soit traduit par une hausse des accidents domestiques. Ce que tendent à montrer les chiffres avancés par Secours Mag.

Photo : BSPP

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