Résilience : L’armée de l’Air envoie un avion de transport A400M aux Antilles

Depuis 2012, la présence de l’armée de l’Air aux Antilles n’est plus permanente, les moyens de l’Escadron outre-Mer « Antilles » [ETOM] 00.058 ayant été affectés en Guyane à la suite de la transformation, en 2012 de la base aérienne [BA] 365 du Lamentin en « Pôle aéronautique étatique » [PAE]. Seul un avion de transport CASA CN-235 de l’Escadron de Transport [ET] 00.068 « Antilles-Guyane » y est ponctuellement déployé depuis Cayenne.

Cette « transformation » des armées avait été conduite dans une logique de « théâtres » : Antilles-Guyane, Pacifique et Océan Indien. D’où cette réorganisation des moyens de l’armée de l’Air dans la région.

Seulement, au regard des risques naturels auxquels la région est susceptible d’être confrontée, le format des Forces armées aux Antilles [FAA] peut sembler un peu léger. C’est, d’ailleurs, ce qu’avait mis en lumière le passage de l’ouragan Irma, en septembre 2017. À l’époque, les moyens navals et aériens ayant été réduits durant les années précédentes, il avait fallu envoyer le porte-hélicoptères amphibie « Tonnerre » et organiser un pont aérien depuis la métropole, notamment avec des avions de tranport A400M « Atlas ». À noter qu’un CN-235 de l’ET 00.068 « Antilles-Guyane » avait assuré les premières missions ayant consisté à acheminer du matériel et des militaires dans les zones dévastées.

Depuis, seuls les moyens navals ont été renforcés, avec la mise en service du Bâtiment de soutien et d’assistance outre-Mer [BSAOM] Dumont d’Urville et celle du patrouilleur « Antilles Guyane » [PAG] La Combattante, la décision de commander ce navire ayant été prise dès septembre 2017 par la ministre des Armées, Florence Parly, pour « augmenter les capacités de réponse de l’État dans la région, pour mieux parer aux crises humanitaires comme pour conduire des opérations de lutte contre les trafics. »

La crise liée à l’épidémie de Covid-19 a conduit, à nouveau, au déploiement aux Antilles de moyens depuis la métropole, dans le cadre de l’opération Résilience. Dans un premier temps, le PHA « Dixmude » a acheminé près de 138 tonnes de matériel [dont 170 000 masques FFP2, 1 million de masques chirurgicaux et des centaines de litres de gel hydro-alcoolique] ainsi que quatre hélicoptères, dont deux Puma du 3e RHC de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], un Écureuil de la Gendarmerie et un EC-145 de la Sécurité civile. Un détachement du 2e Régiment de Dragons [RD], spécialiste du NRBC [nucléaire, radiologique, biologique, chimique] avait également pris place à bord du navire.

La mission du PHA « Dixmude » aux Antilles a duré un mois. Durant cette période, il a notamment été sollicité pour transporter des troupes et évacuer 11 patients, dont des cas de Covid-19.

Mais le navire a été relevé, si l’on peut dire, par un A400M Atlas en provenance de la base aérienne d’Orléans.

« Dans le cadre de l’opération  Résilience, […] les Armées continuent d’appuyer les territoires ultramarins dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19. À cet effet, un avion de transport A400M rejoint les Antilles le 18 mai. Son large rayon d’action et ses capacités d’emport logistique sont des atouts importants pour la zone. Il peut acheminer et récupérer du fret mais aussi contribuer aux évacuations sanitaires, en complément des autres aéronefs des Forces armées aux Antilles et des moyens civils », a indiqué l’État-major des armées, le 19 mai.

Et de préciser que l’équipage a été « mis en quatorzaine » avant son départ vers les Antilles. La mission de cet A400M doit durer deux semaines. À noter que le 33e Régiment d’infanterie de marine [RIMa] a été renforcé par l’arrivée d’une « unité Résilience d’une centaine de soldats ».

Comme pour l’assistance aux populations après le passage de l’ouragan Irma, une cellule internationale [MI2C] a été mise en place afin de coordonner le soutien des armées françaises, neérlandaises et britanniques dans la région.

Pour rappel, l’armée de l’Air a aussi envoyé un A400M en Polynésie française, également dans le cadre de l’opération Résilience. Cet appareil, dont la mission est sur le point de se terminer, a transporté du fret [ce qui a suscité une polémique avec les armateurs locaux] et assuré le rapatriement de polynésiens qui étaient bloqués en Nouvelle-Zélande et en Australie. Cet avion a aussi été sollicité pour l’évacuation en urgence vitale d’un nourrisson et de sa famille de Tahiti vers Auckland.

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