L’Espagne a rejoint le projet de corvette lancé par la France, l’Italie et la Grèce

Les acteurs de l’industrie navale européenne ne se font pas de cadeaux, alors que la concurrence au niveau international s’est exarcerbée, avec l’affirmation de la Chine, de la Russie et de la Corée du Sud dans ce secteur. Ce qui fait que, comme l’a récemment souligné Hervé Guillou, désormais ancien Pdg de Naval Group, un appel d’offres lancé par le Brésil pour seulement quatre corvettes a vu s’affronter pas moins de 22 candidats.

D’où la nécessité pour les chantiers navals européens de « serrer les rangs », pour reprendre les mots de M. Guillou. Aussi, le projet européen visant à développer une nouvelle corvette dans le cadre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO] répond à cette logique. Mais encore faut-il qu’il ait les financements nécessaires… apportés par le Fonds européen de défense [FEDef], dont on ignore à quelle sauce il sera mangé lors des négociations relatives au cadre pluriannuel financier 2021-27 de l’Union européenne.

Cela étant, seul projet naval retenu au titre de la CSP, cette corvette européenne, appelée « European Patrol Corvette », a toute les chances d’aboutir. Coordonné par l’Italie, ce programme réunit la France et la Grèce… et désormais l’Espagne.

En février, Madrid avait fait part de son intention de rejoindre ce projet, afin de remplacer prioritairement les 6 corvettes de type Descubierta et, dans un second temps, les 4 patrouilleurs de haute mer de type Serviola actuellement en service au sein de la marine espagnole.

Or, d’après le site Infodefensa, la candidature de l’Espagne a été acceptée le 2 avril dernier [le drapeau espagnol figure depuis peu sur la fiche du programme, publié par le site dédié à la CSP]. Une première réunion par vidéoconférence doit avoir lieu le 27 mai prochain pour aborder les questions techniques.

L’enjeu du programme EPC est de pouvoir développer un navire « modulaire » de 3.000 tonnes pouvant être adapté aux besoins des pays partenaires. Trois configurations sont envisagées : une première optimisée pour la lutte anti-navire [surface et sous-marin], une seconde pour les missions longues, avec une capacité de lutte anti-surface et une dernière plus axée sur la patrouille de haute-mer.

La conception de cette European Patrol Corvette doit se faire sous l’égide de Naviris, la co-entreprise de Fincantieri et de Naval Group. Pour l’Italie, cette nouvelle classe de navire doit permettre à la Marine Militare de remplacer ses patrouilleurs hauturiers des classes Commandante et Cassiopea [soit 8 bâtiments au total]. La Grèce entend en faire de même avec ses patrouilleurs de la classe « Combattante ».

Pour la France, l’enjeu est de pouvoir être en mesure de remplacer les 6 frégates de surveillance de type Floréal, entrées en service au début des années 1990 et affectées en outre-Mer. Selon les informations d’Infodefensa, la France aurait à constuire entre 9 et 11 European Patrol Corvette… Et celles destinées à la Marine nationale ne seraient pas livrées avant 2030.

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