L’armée de l’Air compte une nouvelle spécialité : « opérateur de satellite »
Maintenant qu’elle a la responsabilité des opérations militaires dans l’espace, l’armée de l’Air ne propose que deux ou trois spécialités ayant un rapport avec le domaine spatial si l’on en juge par les postes offers via le site Internet dédié à son recrutement.
Ainsi, l’un d’eux s’intitule « Officier – Expert en opérations aériennes, spécialisé dans le domaine spatial« . S’adressant aux jeunes âgés de moins de 30 avec un niveau BAC+3 scientifique, ce poste concerne le « Core FRA Joint Force Air Component » [CORE FRA JFAC] de a base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun.
Le poste « Officier – Conduite de mission » consiste, depuis le Centre Militaire d’Observation par Satellites [CMOS] de la base de Creil, à « centraliser l’expression des besoins exprimés par les organismes militaires, à assurer l’acquisition des images par les satellites, puis à les produire selon des critères spécifiques et enfin les diffuser aux demandeurs initiaux. »
À ce titre, l’Officier Conduite Mission est le responsable de la coordination des missions de chaque type de satellites, ce qui fait qu’il constitue le « lien indispensable entre les opérateurs militaires, les équipes industrielles civiles sur le site de Creil, les partenaires européens et les ingénieurs mission du CNES à Toulouse. »
Un troisième métier proposé relève spécifiquement du nouveau Commandement de l’Espace [CDE]. Intitulé « Officier SSA [Connaissance de la situation spatiale] », il vise, entre autres, à « concevoir, établir, faire établir et adapter les procédures opérationnelles propres à l’exploitation des données liées à la connaissance et à l’analyse de la situation spatiale. »
Cela étant, le site de recrutement de l’armée de l’Air ne propose pas encore la spécialité « Opérateur de satellite »… puisqu’elle est très récente. En effet, le premier officier du CDE – un jeune lieutenant – vient d’obtenir sa qualification opérationnelle d' »ingénieur mission satellite », après avoir suivi une formation qui aura duré plusieurs mois, au sein des équipes de maintien à poste des satellites militaires d’observation au Centre spatial toulousain du Centre national d’études spatiales [CNES]. Il fait désormais partie de l’équipe de maintien à poste des satellites militaires CSO [pour Composante Spatiale Optique].
« Affecté à la section toulousaine du centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 ‘Bourgogne’ en 2016, il a été sélectionné par le Commandement de l’espace afin de débuter une formation au métier d’ingénieur mission en septembre 2019. Ayant satisfait aux exigences requises par le CNES afin d’opérer les satellites d’observation et d’être en mesure de faire face à des aléas de mission, cet officier a été déclaré opérationnel le 6 mai 2020 », explique l’armée de l’Air. Un second officier a également obtenu cette qualification quelques jours plus tard.
Pour l’armée de l’Air, il s’agit d’un « petit pas en apparence » mais d’un « nouveau bond pour le Commandement de l’Espace ».
Selon le CNES, un ingénieur « opérations en vol » participe à la « préparation et à la conduite des opérations en orbite de satellites d’observation optique de la Terre en phase d’exploitation pendant toute leur vie orbitale. » Et, s’agissant des satellites en développement, il intervient sur la « mise en place des procédures et processus opérationnels et à la qualification des opérations de lancement, de mise à poste orbitale et de maintien à poste. » Enfin, une fois l’engin lancé, il « exécute les opérations de mise en configuration, de mise à poste et de recette en vol. »
À l’été 2020, 20 aviateurs supplémentaires rejoindront le CDE à Toulouse pour apprendre à mettre en oeuvre les satellites PLEIADES et CERES.