Le recrutement des armées étant fragilisé, des prolongations de contrat seront proposées aux militaires

Durant la période de confinement qui vient de s’achever, les Centres d’Information et de Recrutement des Forces Armées [CIRFA] ont évidemment été fermés… Ce qui fait que l’objectif du ministère des Armées de recruter 26.000 jeunes gens [dont 16.000 pour la seule armée de Terre] en 2020 sera très compliqué à atteindre.

Devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées, ce 12 mai, la ministre des Armées, Florence Parly, a assuré que la réouverture des CIRFA avait été « soigneusement » préparée afin de permettre la « reprise accélérée des recrutements et des entretiens ».

« Nous allons tout faire pour alléger le plus possible ce qui peut l’être pour rattraper une partie du temps perdu », a fait valoir Mme Parly. Seulement, pour tenir l’objectif en matière de recrutement, il aurait fallu trouver 2.166 recrues par mois en moyenne…. Donc, au doigt mouillé, il en manquerait un peu plus de 4.000 par rapport au plan de marche.

Cependant, pendant la période de recrutement, et grâce à Internet, les conseillers des CIRFA ont continué leur mission, en ne cessant pas d’informer les jeunes sur les possibilités de carrière offertes par les armées. « La réouverture des locaux va permettre de poursuivre les échanges, de réaliser les évaluations des candidats pour finaliser les dossiers de recrutement et signer les engagements des futures nouvelles recrues », souligne ainsi la Marine nationale.

Reste que les capacités des CIRFA dépendent des recommandations sanitaires. En clair, il s’agit d’éviter une affluence trop importante dans leurs locaux.

Quoi qu’il en soit, un recrutement « plombé » par le confinement aura des effets en chaîne, comme sur la formation des recrues, par exemple. Aussi, si le flux d’entrée est moins important qu’espéré, il suffit de jouer sur celui des sorties… en permettant aux militaires arrivant au bout de leur contrat une prolongation d’un an de plus. Telle est la solution décrite par Mme Parly aux parlementaires.

« En l’accélération des processus de recrutement que nous relançons très activement et la disposition qui permettrait de conserver les compétences des plus expérimentés de nos personnels [durant] une année de plus, j’espère que nous parviendrons à combler les conséquences de cette interruption des recrutement que nous avons subie », a dit la ministre aux sénateurs.

La solution évoquée par la ministre fait partie d’un projet de loi « portant diverses dispositions urgentes pour faire face aux conséquences de l’épidémie de covid-19 », sur lequel le Parlement aura à se prononcer d’ici quelques jours.

Outre la question de la prolongation des contrats, ce texte vise aussi à autoriser le « réengagement » des militaires ayant « quitté le service sans atteindre la limite d’âge » [ce qui est déjà possible au sein de l’armée de Terre, tant pour les sous-officiers que pour les militaires du rang, ndlr] et la réintégration des « militaires en congé de reconversion ».

Voici ce que dit précisément l’article 1 de ce projet de loi :

« Afin, face aux conséquences de la propagation de l’épidémie de covid‑19 et des mesures prises pour limiter cette propagation, d’assurer d’une part le maintien des compétences et des moyens humains nécessaires à la continuité de l’exercice des missions militaires et de service public ou à la poursuite de l’activité économique et, d’autre part, de garantir la mise en œuvre des dispositifs de reconversion des militaires :

a) Dérogeant, pendant l’état d’urgence sanitaire et une durée n’excédant pas six mois à compter de son terme, aux dispositions du code de la défense en matière de limite d’âge et de durée de services, d’engagement et de rengagement, ainsi que de reconversion, le maintien en service en résultant ne pouvant excéder, sauf pour les militaires de carrière rengagés, une durée d’un an »

Photo : Les élèves de l’Ecole de Maistrance défilent devant les autorités et les familles, à l’occasion de la cérémonie de Présentation Aux Drapeaux du 17 novembre 2018 au Centre d’Instruction Naval de Brest (c) Marine nationale

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