Covid-19 : Un dépistage des militaires sera systématiquement effectué avant tout départ en OPEX

Le 17 avril, après entendu Mme le médecin général des armées [MGA] Maryline Gygax Généro, la Directrice centrale du service de santé des armées [SSA] et alors qu’il était fait grand cas de la contamination des marins servant à bord du porte-avions Charles de Gaulle [et de la frégate Chevalier Paul], la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées avait réclamé le dépistage systèmatique d’éventuels cas de Covid-19 parmi les militaires appelés à prendre part à une opération extérieure.

« À l’heure où le président de la République demande aux armées de poursuivre leur intense activité opérationnelle en France et en OPEX, il n’est pas compréhensible que les militaires ne bénéficient pas de tests avant leur départ en mission, pour leur sécurité mais aussi pour l’efficacité opérationnelle », avait plaidé Christian Cambon, le président de cette commission.

Seulement, les tests sérologiques et PCR [polymerase chain reaction] faisant sans doute défaut, cette demande ne fut pas exaucée. Pour éviter de possibles contaminations, les militaires concernés furent seulement mis à l’isolement pendant 14 jours. Par ailleurs, sur les théâtres extérieurs, comme au Sahel, des mesures spécifiques furent prises, selon le principe « tester, isoler, traiter ».

Cela étant, le 24 avril, les sénateurs lancèrent un nouvel appel en faveur d’un dépistage systématique, alors qu’il était alors avancé qu’au moins « 50 cas de contaminations » avaient été recensés sur « la totalité en OPEX » [opération extérieure] depuis le début de la crise sanitaire.

« Chacun comprend bien qu’on ne peut pas traiter les forces combattantes avec les mêmes « mesures barrière » que le reste de la population! Je demande à nouveau au Gouvernement, au nom de la commission des affaires étrangères et de la défense, qu’à partir d’aujourd’hui, 100 % des forces projetées en opérations, équipages en partance et relèves d’OPEX, soient testées avant leur départ! ». avait lancé M. Cambon.

Finalement, cette demande a été exaucée près d’un mois plus tard. En effet, à l’occasion de la présentation aux sénateurs des conclusions des enquêtes lancées à la suite de la contamination du groupe aéronaval, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé que, dorénavant, un dépistage systématique serait assuré auprès des militaires devant partir en OPEX.

« Nous veillerons, en complément des quatorzaines, et en fonction des règles des pays de destination de nos forces, à ce que l’autorité médicale utilise les tests virologiques et sérologiques », a ainsi affirmé la ministre.

Au passage, répondant à une question posée par le sénateur Cédric Perrin, cette dernière a précisé que, au 11 mai, 1.771 cas confirmés et 5.400 cas probables avaient été recencés au sein des Armées [groupe aéronaval inclus] depuis le début de l’épidémie.

Par ailleurs, s’agissant des 1.081 marins du porte-avions Charles de Gaulle testés positifs au Covid-19 [dont 545 symptomatiques], tous ont été déclarés guéris, à l’exception d’un officier marinier récemment sorti du service de réanimation de l’hôpital d’instruction des armées [HIA] Sainte-Anne, de Toulon.

Photo : Légion étrangère

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