Un sous-marin allemand interrompt sa mission pour réparer une fuite à bord

Pourtant de conception récente, aucune des six sous-marins de type U-212A en service au sein de la marine allemande [Deutsche Marine] n’était en mesure de prendre la mer à la fin de l’année 2017. À l’époque, il avait été expliqué que cela était dû au manque de pièces détachées nécessaire à leur maintien opérationnel. Et plus précisement au mode d’approvisionnement, basé sur un système de production à la demande qui n’avait pas très bien fonctionné… Les délais de livraison pouvant atteindre six mois, y compris pour les composants les plus simples.

Ce problème ne concernait d’ailleurs pas que les seuls sous-marins U-212A, au point que la Deutsche Marine manquait de navires opérationnels pour honorer ses engagements internationaux. L’Allemagne « doit réfléchir à deux fois avant d’accepter de nouvelles missions navales au profit de l’Otan, de l’Union européenne ou des Nations unies », avait d’ailleurs prévenu Hans-Peter Bartels, le commissaire parlementaire auprès de la Bundeswehr, dans un rapport publié en février 2018.

Depuis, la hausse des crédits budgétaires aidant, la situation s’est améliorée. Surtout pour les sous-marins U-212A. Au printemps 2019, trois d’entre-eux avaient pu reprendre du service : le U-36 prit par aux exercices Joint Warrior tandis que le U-33 fut engagé des manoeuvres avec la flotte norvégienne quand le U-31 assurait une patrouille en mer Baltique.

Seulement, récemment, l’un de ces sous-marins a connu un nouveau problème. Le 28 avril, la Deutsche Marine a en effet annoncé que le U-33 avait dû interrompre sa mission pour rejoindre le chantier naval de de ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] à Kiel pour réparer une fuite au niveau de l’un de ses six tubes lance-torpilles.

Étant donné la difficulté à localiser la fuite, le sous-marin doit être mis en cale sèche, après avoir rendu ses torpilles au dépôt de munitions de Laboe.

Lancé en août 2004, le sous-marin U-33 a été mis en service par la Deutsche Marine en 2006. Affichant 1.830 tonnes de déplacement en plongée, à propulsion diesel électrique et doté d’un système de propulsion anaérobie [AIP], il peut naviguer à la vitesse de 20 noeuds, à une profondeur de 250 mètres. Il est armé de 12 torpilles, de missiles IDAS [Interactive Defence and Attack System for Submarines] et de 24 mines.

A priori, la Deutsche Marine est optimiste sur le temps nécessaire pour colmater cette fuite : elle s’attend en effet à voir le U-33 reprendre la mer à partir du 11 mai prochain. Actuellement, elle dispose de deux sous-marins en mission.

Par ailleurs, le 27 avril, la Norvège a fait savoir qu’elle venait d’entamer les négociations avec TKMS pour la livraison de quatre sous-marins de type U-212 Common Design [CD], dérivé des U-212A. Le contrat devrait être signé en 2020 [en réalité, cela dépendra de la latitude que laissera l’épidémie de Covid-19]. Pour rappel, cette acquisition se fait dans le cadre d’un partenariat avec l’Allemagne, la Deutsche Marine souhaitant se doter de deux sous-marins de plus.

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