Nouveau sous-marin nucléaire d’attaque français, le Suffren entame ses essais en mer

En février, la ministre des Armées, Florence Parly, s’était un peu trop avancée en affirmant, via Twitter, que le Suffren, le nouveau sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] destiné à la Force océanique stratégique [FOST] venait d’effectuer sa « première plongée » à Cherbourg.

En réalité, après la divergence de son réacteur nucléaire [derivé des chaufferies K-15, ndlr], en décembre, le Suffren avait quitté sa ligne de tins pour flotter dans les eaux du bassin Laubeuf. Cette étape devait seulement permettre de contrôler son étanchéité, les tests de ses systèmes embarqués ayant été effectués à terre.

Mais cette fois est la bonne. En effet, via un communiqué que vient de diffuser le minsitère des Armées, Mme Parly salue « la première plongée en mer du Suffren, effectuée le mardi 28 avril 2020, après son appareillage de la base navale de Cherbourg. »

Ce qui donne le coup d’envoi des essais en mer du Suffren, sous la houlette de la Direction générale de l’armement [DGA]. Cette campagne doit durer plusieurs mois. Elle doit permettre de « confirmer la robustesse et l’efficacité du sous-marin avant sa livraison à la Marine nationale », souligne le minsitère des Armées.

Évidemment, la pandémie de Covid-19, qui a, a priori, retardé le début de ces essais [il était question de les commencer vers la fin du premier trimestres], exige des mesures sanitaires de prévention et de précaution pour les techniciens, ingénieurs et marins. Ces dernières font partie d’un plan de continuité des activités, en vigueur depuis le 16 mars.

S’agissant plus précisément de la conduite des essais en mer, tous les personnels devant embarquer à bord du Suffren ont été mis en quatorzaine préventive avant d’être testés au Covid-19. Le port permanent du masque sera obligatoire et les règles de propreté devront être suivies à la lettre.

« Entamés en Manche, ces essais en mer conduiront le Suffren dans l’Atlantique et enfin en Méditerranée. Menés sous la supervision des ingénieurs et techniciens de la DGA, du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives [CEA], de Naval Group et de TechnicAtome, ils seront effectués par des sous-mariniers de la Marine nationale pour vérifier, de manière progressive, l’ensemble des capacités techniques et opérationnelles du navire », explique le ministère des Armées.

Le SNA Suffren restera la propriété de Naval Group tant que dureront ces essais en mer, même s’il est placé sous la responsabilité de la Marine nationale pour « son commandement opérationnel et en qualité d’exploitant nucléaire délégué. »

Pour rappel, le SNA Suffren, de type « Barracuda », inaugure une classe de six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaques, appelés à remplacer ceux de la classe Rubis.

D’une longueur de 99 mères pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée, le Suffren marque un bond technologique et capacitaire majeur. Disposant des dernières technologies technologies [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc], il sera encore plus discret que ses prédécesseurs [il fera autant de bruit qu’un banc de crevettes, ndr], tout en disposant d’une manoeuvrabilité accrue grâce aux barres en X de son appareil à gouverner. Pouvant rester en plongée à une profondeur supérieure à 300 mètres, son autonomie [70 jours] sera supérieure de 25% par rapport aux SNA de la précédente génération.

Mis en oeuvre par équipage mixte de 65 sous-mariniers, ce nouveau SNA aura une capacité de frappe contre la terre, grâce à ses missiles de croisière navals [MdCN] et sera armée de torpilles lourdes filoguidées F-21, de missiles antinavire Exocet SM39 modernisés et de mines. Grâce à un hangar de pont [« Dry Deck Shelter »], il abritera un propulseur sous-marin de troisième génération [PSM3G] utilisé par le commando marine Hubert.

Si tout se passe bien, le SNA Suffren entrera en service en 2021, soit quatre ans après la date qui avait été initialement été retenue [ce qui a contraint la Marine à prolonger la carrière du SNA Rubis, ndlr]. Trois autres sous-marins de type Barracuda seront livrés en 2025 : le Duguay-Trouin, le Tourville et le De Grasse. Les deux derniers – le Rubis et le Casabianca – le seront d’ici 2029.

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